Catéchèse du pape François 13 novembre 2014
Chers frères et sœurs, bonjour.
Dans les catéchèses précédentes, nous avons vu que le Seigneur continue à paître son troupeau à travers le ministère des évêques, soutenus par les prêtres et les diacres. C’est en eux que Jésus se rend présent, dans la puissance de son Esprit, et continue de servir l’Église, nourrissant en son sein la foi, l’espérance et le témoignage de la charité. Ces ministères constituent donc un grand don du Seigneur pour chaque communauté chrétienne et pour l’Église entière, car ils sont le signe vivant de sa présence et de son amour.
Aujourd’hui nous voulons nous demander : qu’est-il demandé à ces ministres de l’Église, pour qu’ils puissent vivre de manière authentique et féconde leur service ?
1. Dans les « Lettres pastorales » envoyées à ses disciples Timothée et Tite, l’apôtre Paul s’arrête avec attention sur la figure des évêques, des prêtres et des diacres – et sur celle des fidèles, des personnes âgées et des jeunes. Il se lance dans la description de chaque chrétien dans l’Église, esquissant pour les évêques, les prêtres et les diacres, ce à quoi ils sont appelés et les prérogatives à reconnaître chez ceux qui sont choisis et investis de ces ministères. Il est emblématique de voir que les qualités liées à la foi et à la vie spirituelle – à ne pas négliger dans la mesure où elles constituent la vie même – sont déclinées en même temps que certaines qualités purement humaines : l’accueil, la sobriété, la patience, la douceur, la fiabilité, la bonté de cœur. C’est l’alphabet, la grammaire de base de tout ministère ! Il doit l’être pour tout évêque, tout prêtre, tout diacre. Oui, car sans cette belle et authentique prédisposition à rencontrer, connaître, dialoguer avec nos frères, à les apprécier et entrer en relation avec eux de manière respectueuse et sincère, il n’est pas possible d’offrir un service et un témoignage vraiment joyeux et crédibles.
2. Et puis il y a une attitude de fond que Paul recommande à ses disciples et, par conséquent, à tous ceux qui sont investis du ministère pastoral, qu’il s’agisse d’un évêque, d’un prêtre ou d’un diacre. L’apôtre les appelle à raviver continuellement le don qu’ils ont reçu (cf. 1 Tm 4,14; 2 Tm 1,6). Cela signifie qu’il faut avoir conscience qu’on n’est pas évêque, prêtre ou diacre parce qu’on est plus intelligent, plus fort ou meilleur que les autres, mais seulement par la force d’un don, un don d’amour prodigué par Dieu, dans la puissance de son Esprit, pour le bien de son peuple. Cette conscience est vraiment importante et constitue une grâce à demander chaque jour ! En effet, un Pasteur conscient que son ministère découle uniquement de la miséricorde et du cœur de Dieu ne prendra jamais une attitude autoritaire, comme si tout le monde était à ses pieds et la communauté sa propriété, son royaume personnel.
3. Cette conscience que tout est don, tout est grâce, aide aussi le pasteur à ne pas tomber dans la tentation de se mettre au centre de l’attention et de n’avoir confiance qu’en lui-même. C’est à dire dans les tentations de la vanité, de l’orgueil, de la suffisance et de l’arrogance. Gare à l’évêque, au prêtre ou au diacre qui croirait tout savoir, qui penserait avoir toujours la réponse juste pour chaque chose et n’avoir besoin de personne. Au contraire, la conscience d’être lui, le premier, objet de la miséricorde et de la compassion de Dieu doit amener le ministre de l’Église à être toujours humble et compréhensif envers son prochain. Conscient d’être appelé à garder avec courage le dépôt de la foi (cf. 1 Tm 6,20), il se mettra néanmoins à l’écoute des gens. Car il a conscience d’avoir toujours quelque chose à apprendre, même de ceux qui peuvent être encore loin de la foi et de l’Église. Avec ses propres frères, ensuite, il sera amené à adopter une nouvelle approche fondée sur le partage, la coresponsabilité et la communion.
Chers amis, ne cessons jamais de remercier le Seigneur car dans la personne et dans le ministère des évêques, des prêtres et des diacres, Il continue de guider et de former l’Église, de la faire grandir sur le chemin de la sainteté. Mais nous devons en même temps continuer à prier pour que les pasteurs de nos communautés puissent être une image vivante de la communion et de l’amour de Dieu.