Écouter l’homélie du dimanche 15 juillet 2018, 15° dans l’année B, à la paroisse Saint Aubin (72).
Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 1, 3-14.
Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ !
Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit, au ciel, dans le Christ.
Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour.
Il nous a prédestinés à être, pour lui, des fils adoptifs par Jésus, le Christ. Ainsi l’a voulu sa bonté, à la louange de gloire de sa grâce, la grâce qu’il nous donne dans le Fils bien-aimé.
En lui, par son sang, nous avons la rédemption, le pardon de nos fautes. C’est la richesse de la grâce que Dieu a fait déborder jusqu’à nous en toute sagesse et intelligence.
Il nous dévoile ainsi le mystère de sa volonté, selon que sa bonté l’avait prévu dans le Christ : pour mener les temps à leur plénitude, récapituler toutes choses dans le Christ, celles du ciel et celles de la terre.
En lui, nous sommes devenus le domaine particulier de Dieu, nous y avons été prédestinés selon le projet de celui qui réalise tout ce qu’il a décidé : il a voulu que nous vivions à la louange de sa gloire, nous qui avons d’avance espéré dans le Christ.
En lui, vous aussi, après avoir écouté la parole de vérité, l’Évangile de votre salut, et après y avoir cru, vous avez reçu la marque de l’Esprit Saint. Et l’Esprit promis par Dieu est une première avance sur notre héritage, en vue de la rédemption que nous obtiendrons, à la louange de sa gloire.
Paroles du pape avant l’angélus
Chers frères et sœurs, bonjour !
L’Evangile d’aujourd’hui (cf. Mc 6,7-13) raconte le moment où Jésus envoie les Douze en mission. Après les avoir appelés par leur nom un par un, « pour qu’ils soient avec lui » (Mc 3,14) en écoutant ses paroles et en observant ses gestes de guérison, aujourd’hui il les convoque à nouveau pour « les envoyer en mission deux par deux » (6,7) dans les villages où il allait se rendre. C’est une sorte de “stage” de ce que nous serons appelés à faire après la Résurrection du Seigneur avec la puissance de l’Esprit Saint.
Le passage évangélique s’arrête sur le style du missionnaire, que nous pouvons résumer en deux points : la mission a un centre ; la mission a un visage.
Le disciple missionnaire a avant tout un centre de référence, qui est la personne de Jésus. Le récit l’indique en utilisant une série de verbes qui ont Jésus pour sujet – « il les appela », « il commença à les envoyer en mission », « il leur donnait autorité », « il leur prescrivit », « il leur disait encore » (vv. 7.8.10) –, de sorte que le départ et l’action des Douze apparaît comme l’irradiation d’un centre, la représentation de la présence et de l’œuvre de Jésus dans leur action missionnaire. Cela manifeste combien les Apôtres n’ont rien d’eux-mêmes à annoncer, ni de capacités à démontrer, mais parlent et agissent en tant qu’ “envoyés”, messagers de Jésus.
Cet épisode évangélique nous concerne aussi, et pas seulement les prêtres, mais tous les baptisés, appelés à témoigner de l’Evangile du Christ dans les divers domaines de la vie. Et pour nous aussi cette mission n’est authentique qu’à partir de son centre immuable qu’est Jésus. Ce n’est pas une initiative des fidèles individuels ni des groupes ni non plus des grandes agrégations, mais c’est la mission de l’Eglise inséparablement unie à son Seigneur. Aucun chrétien n’annonce l’Evangile “à son compte”, mais seulement envoyé par l’Eglise qui a reçu le mandat du Christ lui-même. C’est le baptême qui nous rend missionnaires. Un baptisé qui ne sent pas le besoin d’annoncer l’Evangile, d’annoncer Jésus, n’est pas un bon chrétien.
La seconde caractéristique du style du missionnaire est, pour ainsi dire, un visage, qui consiste dans la pauvreté des moyens. Son équipement répond à un critère de « sobriété ». Les Douze, en effet, ont l’ordre de « ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture » (v. 8). Le Maître les veut libres et légers, sans appuis et sans faveurs, seulement sûrs de l’amour de Celui qui les envoie, forts de sa parole qu’ils vont annoncer. Le bâton et les sandales sont l’équipement des pèlerins, parce que tels sont les messagers du royaume de Dieu, pas des managers tout-puissants, pas des fonctionnaires intraitables, pas des vedettes en tournée. Pensons, par exemple, à ce diocèse dont je suis l’évêque. Pensons à certains saints de ce diocèse de Rome : saint Philippe Neri, saint Benoît Joseph Labre, saint Alessio, sainte Ludovica Albertini, sainte Françoise Romaine, saint Gaspard Del Bufalo et tant d’autres. Ils n’étaient pas fonctionnaires ou entrepreneurs, mais d’humbles travailleurs du Royaume. Ils avaient ce visage. Et à ce “visage” appartient aussi la façon dont est accueilli le message : il peut en effet arriver de ne pas être accueilli ou écouté (cf. v. 11). Cela aussi est pauvreté : l’expérience de l’échec. L’histoire de Jésus, qui fut rejeté et crucifié, préfigure le destin de son messager. C’est seulement si nous sommes unis à Lui, mort et ressuscité, que nous réussissons à trouver le courage de l’évangélisation.
Que la Vierge Marie, première disciple et missionnaire de la Parole de Dieu, nous aide à apporter au monde le message de l’Evangile dans une exultation humble et radieuse, au-delà de tout rejet, incompréhension ou tribulation.