Avec Charles-Maxence Layet, ancien attaché parlementaire de Michèle Rivasi au Parlement Européen, journaliste d’investigation indépendant, spécialiste des question scientifiques, de santé et d’environnement.
On parle souvent de la crise migratoire mais assez peu de la manière dont la crise sanitaire a été traitée par l’Union européenne. A moins d’un mois des élections au Parlement, la présidente de Commission européenne, Ursula von der Leyen, est toujours en butte à un scandale, le Pfizergate ou le SMSgate, qui ternit son image, pose la question de l’opacité de certaines décisions importantes et de la difficultés de faire émerger des contre-pouvoirs au sein des institutions de l’UE.
Charles-Maxence Layet a été l’assistant parlementaire de Michèle Rivasi au Parlement Européen au sein du groupe des Verts. Michèle Rivasi est morte en novembre dernier à l’âge de 70 ans. Normalienne, biologiste, elle s’illustre après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986. Michèle Rivasi crée alors la CRIIRAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité), laboratoire indépendant mettant en cause la version officielle que les autorités françaises donnent de la contamination radioactive des sols. Elle publie un atlas complet qui fait toujours référence. En 1997, élue député de la Drôme, elle intègre l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques) et signe un rapport sur les déchets nucléaires. En 2009, elle est élue députée européen et s’intéresse au lien entre santé et industrie. Michèle Rivasi s’implique dans la crise sanitaire H1N1.
Dix ans plus tard quand survient le COVID, les états membres de l’UE mandatent la Commission de Bruxelles pour un achat groupé de vaccins. La commission met en place un groupe de négociation pour moitié de hauts fonctionnaires européens pou moitié d’experts nommés par les Etats membres. L’agence européenne du médicament passe 11 contrats avec 8 fabricants de vaccins. Le laboratoire Pfizer bénéficie de 3 contrats volumineux et toute la controverse repose sur le 3e contrat dont le New York Times évente les modalités en avril 2021.
Charles-Maxence Layet retrace les principales étapes de cette histoire qui, au bout du compte, vise la gouvernance d’Ursula von der Layen, hypothèque sa reconduction à la tête de l’UE si elle devait se représenter et surtout pose le problème de l’influence des partis politiques qui, en préemptant les postes, peuvent empêcher certaines procédures d’aboutir. C’est le cas ici : on attend toujours que Ursula von der Layen s’explique sur cette affaire.
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