La sainteté, don de Dieu et fruit de notre effort de sanctification

Écouter l’homélie du 1er novembre 2013 à la paroisse Saint Aubin (72), pour la fête de la Toussaint.

Paroles du pape François

L’espérance purifie, élargit l’âme
« Ces jours sont des jours d’espérance, a insisté le Pape, « la beauté, la vérité, le véritable amour est ce qui nous attend, et tous ceux qui nous ont précédés sont là, et proclament qu’ils ont été sauvés non pour leurs bonnes actions, même s’ils en ont accomplies, mais uniquement par le Seigneur qui nous prend par la main comme un père ».
« Si aujourd’hui, nous faisons mémoire de nos frères et soeurs qui nous ont précédés dans le Ciel, a encore ajouté le Pape, c’est parce que cette espérance ne déçoit pas ». « Le Seigneur ne déçoit jamais: regardez le grand amour qu’il nous donne, nous sommes fils de Dieu mais ce que nous serons n’a pas été révélé. Nous serons encore plus, nous serons semblables à Lui, parce que nous Le verrons comme Il est ». Et « nous aussi, a assuré le Pape, nous serons là seulement par la grâce du Seigneur. »  » Quiconque a cette espérance se purifie, car l’espérance purifie, élargit l’âme. Alors regardons tous vers l’avenir avec espérance, avec la joie d’être reçus par le Seigneur: c’est cela l’espérance chrétienne qui nous donne la paix. Ce jour est un jour de sérénité, de joie tranquille ».

Paroles du pape avant l’angélus de la Toussaint

Chers frères et sœurs, bonjour !

La fête de la Toussaint que nous célébrons aujourd’hui nous rappelle que le but de notre existence n’est pas la mort : c’est le Paradis ! C’est ce qu’écrit l’apôtre saint Jean : « Ce que nous serons n’a pas encore été révélé. Mais nous savons que quand il sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est » (1 Jn 3, 2).

Les saints, les amis de Dieu, nous assurent que cette promesse ne déçoit pas. Dans leur existence terrestre, en effet, ils ont vécu en communion profonde avec Dieu. Sur le visage des plus petits de nos frères, des plus méprisés, ils ont vu le visage de Dieu, et maintenant ils le contemplent face à face, dans sa beauté glorieuse.

Les saints ne sont pas des surhommes, et ils ne sont pas nés parfaits. Ils sont comme nous, comme chacun de nous : ce sont des personnes qui, avant d’atteindre la gloire du Ciel ont vécu une vie normale, avec des joies et des douleurs, des fatigues et des espérances. Mais qu’est-ce qui a changé leur vie ? Lorsqu’ils ont reconnue l’amour de Dieu, l’ont suivi de tout leur cœur, sans conditions et sans hypocrisies ; ils ont dépensé leur vie au service des autres, ils ont supporté des souffrances et des adversités sans haïr et en répondant au mal par le bien, en répandant la joie et la paix.

Voilà la vie des saints : des personnes qui, par amour de Dieu, ne lui ont pas posé de conditions dans leur vie ; ils n’ont pas été hypocrites ; ils ont dépensé leur vie au service des autres, pour servir leur prochain ; ils ont souffert beaucoup d’adversités mais sans haine. Les saints n’ont jamais haï. Comprenez bien cela : l’amour est de Dieu, mais la haine, de qui vient-elle ? La haine ne vient pas de Dieu mais du diable ! Et les saints se sont éloignés du diable ; les saints sont des hommes et des femmes qui ont la joie dans le cœur, et la transmettent aux autres. Ne jamais haïr, mais servir les plus nécessiteux ; prier et vivre dans la joie ; c’est là le chemin de la sainteté !

Etre des saints, ce n’est pas le privilège d’un petit nombre, comme si quelqu’un avait eu un gros héritage ; au baptême, tous nous avons l’héritage pour pouvoir devenir des saints. La sainteté est la vocation de tous. Nous sommes donc tous appelés à marcher sur la vie de la sainteté, et cette voie a un nom, un visage : le visage de Jésus-Christ. C’est lui qui nous enseigne à devenir des saints. C’est lui qui, dans l’Evangile, nous montre le chemin : celui des Béatitudes (cf. Mt 5,1-12). Le Royaume des Cieux est en effet pour ceux qui ne mettent pas leur sécurité dans les choses, mais dans l’amour de Dieu ; pour ceux qui ont un cœur simple, humble, ne présument pas être des justes, et ne jugent pas les autres, qui savent souffrir avec qui souffre et se réjouir avec qui est dans la joie, ne sont pas violents, mais miséricordieux, et cherchent à être des artisans de réconciliation et de paix. Le saint, la sainte, est un artisan de réconciliation et de paix ; il aide toujours les gens à se réconcilier, et il aide toujours jusqu’à ce qu’il y ait la paix. Et c’est comme cela que la sainteté est belle ; c’est un beau chemin !

Aujourd’hui, en cette fête, les saints nous adressent un message. Ils nous disent : ayez confiance dans le Seigneur, parce que le Seigneur ne déçoit pas ! Il ne déçoit jamais : c’est un bon ami toujours à nos côtés. Par leur témoignage, les saints nous encouragent à ne pas avoir peur d’aller à contre-courant ou d’être incompris ou moqués lorsque nous parlons de lui et de l’Evangile ; ils nous montrent pas leur vie que celui qui reste fidèle à Dieu et à sa Parole fait faire l’expérience déjà sur cette terre du réconfort de son amour et puis du « centuple » dans l’éternité.

Voilà ce que nous espérons et que nous demandons pour nos frères et sœur défunts. Avec sagesse, l’Eglise a lié étroitement la fête de la Toussaint et la Commémoration des tous les fidèles défunts. A notre prière de louange à Dieu et de vénération pour les esprits bienheureux s’unit l’oraison de suffrage pour ceux qui nous ont précédés dans le passage de ce monde à la vie éternelle.

Confions notre prière à l’intercession de Marie, Reine de tous les saints.

Paroles de Mgr Jacques Habert, évêque de Sées

«  »Mieux vaut avoir affaire à Dieu qu’à ses saints« . Cette expression populaire indique que le contact direct avec le responsable est toujours préférable au contact avec ses subalternes.

Cette réflexion vaut-elle pour Dieu lui-même ? Oui et non comme diraient les Normands ! Oui : car Dieu dépasse en mieux tout ce que l’on peut imaginer. Non : car les saints ne sont pas ses subalternes.

Ces quelques paroles, un peu légères, nous conduisent à une réflexion sur cette fête de la Toussaint. Elle rime toujours avec les premières vacances scolaires de l’année. Elle est aussi l’occasion de retrouvailles familiales et occasion de penser à nos défunts.
Pourtant la fête de la Toussaint c’est la fête des vivants, de ceux et celles qui ayant voulu vivre pour Dieu et pour leurs amis, sont pour nous aujourd’hui comme des modèles. Non pas des modèles à imiter servilement, mais comme des ainés à suivre et à aimer.

Elles sont en marche et leur marche nous encourage

Le pape François, par exemple, exprime souvent son attachement et sa gratitude envers Saint François d’Assise. Finalement, en regardant vivre les saints, nous comprenons un peu mieux le mystère de Dieu, c’est Lui que nous rencontrons, c’est Lui qui se dévoile à nous.

Dans les difficultés que traverse aujourd’hui notre monde, notre société française ; dans les précarités qui grandissent pour beaucoup de nos compatriotes ; quelle pourrait être l’attitude d’un saint, ou d’une sainte ? Assurément des attitudes de compassion, de solidarité, de proximité. Certainement témoigneraient-ils aussi de leur foi, de leur espérance, de leur confiance en Dieu.

A bien y réfléchir, elles existent autour de nous les personnes qui vivent ainsi. Sans doute elles ne seront jamais reconnues comme saintes au calendrier, mais elles sont en marche, et leur marche nous encourage. Soyons heureux de vivre cette fête de la Toussaint. Elle nous parle d’amour, d’amitié, de paix ; elle n’est pas un rêve, mais le signe de Dieu qui veut avoir affaire avec nous. »