Sur le blog de France Catholique, un article de Robert Royal
Il faut rendre cette justice aux évêques, aux prêtres et aux religieux irlandais. Ce n’est pas facile de déchristianiser tout un peuple. Pourtant ils se sont arrangés, en une génération environ, pour détacher un peuple presque entièrement catholique de racines religieuses et sociales vieilles de 1500 ans.
Des « scientifiques » du social vont avoir à étudier de près ce phénomène qui dépasse de loin ce qui est arrivé même dans ce qu’on avait l’habitude de considérer comme des Etats indicateurs de tendance pour la sécularisation comme l’Allemagne et la France.
Au référendum irlandais de vendredi dernier les médias ont fait l’éloge du soutien populaire massif, plus de 60 %, pour le mariage gay. Il est clair qu’ils considèrent cela comme un présage d’événements à venir : si cela peut arriver en Irlande, quel sera le prochain ? Et au niveau superficiel, simpliste du discours habituel des médias, c’est effectivement remarquable. Mais beaucoup plus remarquable – et c’est une chose à considérer pour l’avenir – ce sont les 40 % qui n’ont pas été d’accord, ce qui est aujourd’hui pour le moins un petit miracle.
Il est trop facile – et trompeur – de faire la liste des habituelle causes « séculières » de la « sécularisation ». Oui, il y a eu des scandales financiers et sexuels dans la hiérarchie et dans plusieurs ordres religieux. Oui, le « Tigre celtique » a connu une rapide croissance économique et des changements sociaux. Oui, certains pensent que la science a éliminé le besoin de religion. Oui, les dirigeants politiques ont cédé à la propagande gay et à l’intimidation – pas un seul parti politique, pas une personnalité publique majeure n’a conseillé le « non ».
Mais penser que ces choses expliquent le résultat, c’est ne pas penser en chrétien. Un chrétien part d’un lieu différent. Comment se fait-il que les Irlandais, comme d’autres qui ont quitté l’Eglise catholique, sans devenir, en grande majorité, athées – ce qui est une façon de dire radicalement non-croyants – soient passés dans leur spiritualité et leur religiosité à quelque chose d’autre que le christianisme classique ? Et où beaucoup ont-ils pris l’idée qu’ils sont chrétiens, et même que leur « tolérance » et leur « ouverture » sont plus chrétiennes que le catholicisme ? LIRE LA SUITE