Le malentendu islamo-chrétien
de Edouard-Marie Gallez – post-face de Mgr J.-P. Cattenoz,
Archevêque d’Avignon qui a passé 14 années en Afrique du nord et sahélienne – Ed. Salvator, 2012 (21 €, 224 pages)
Présentation de l’éditeur :_Se comprend-t-on mal entre chrétiens et musulmans ? Ou est-ce l’Islam lui-même qui est mal compris ? Voire le christianisme ?
___Trop longtemps coupés des chrétiens d’Orient, ceux d’Occident ne découvrent qu’aujourd’hui l’enracinement de l’Islam dans une dérive première de la foi chrétienne, remontant à la fin du 1ersiècle : celle des nazaréens. Les recherches récentes, notamment par Antoine Moussali († 2003) dont l’auteur de ce livre fut un collaborateur, rejoignent les conclusions des traditions chrétiennes orientales. Ainsi, des progrès décisifs ont été accomplis dans la compréhension du texte coranique et des manipulations qu’il a subies.
___Quant à la tradition latine, ses a priori et ses blocages par rapport à l’islam sont ici abordés de front.
___Sur de telles bases, des perspectives nouvelles s’ouvrent pour un dialogue entre chrétiens et musulmans épris de vérité et de paix.
Compléments :
_____Tout en présentant les résultats de la recherche islamologique ainsi que son histoire, cette étude de 200 pages éclaire les causes de la mécompréhension de l’islam dans l’Eglise latine. Ces causes sont liées tout autant au manque de liens avec les chrétientés orientales, surtout pré-chalcédonniennes (Chaldéens, Coptes, etc.), qu’à la manière dont la Révélation a été traitée : si elle est le tournant de l’histoire en même temps que son avenir, peut-elle être séparée de celle-ci et être analysée conceptuellement comme un objet d’étude ? C’est cette voie qui a prévalu peu à peu dans la pensée occidentale.
_____Dans un tel cadre, l’Islam est devenu incompréhensible : il n’a rien à voir en effet ni avec un jeu de divergences conceptuelles sur Jésus ou sur le salut, ni avec un mystérieux projet de Dieu. En fait, l’idée de chercher un substrat commun, non seulement entre le christianisme et l’islam mais aussi avec d’autres phénomènes religieux, fourvoie : qu’y a-t-il de commun entre par exemple l’islam et une religion préchrétienne telle que l’hindouisme ancien ? Le concept même de « religions » (au pluriel), ne trompe-t-il pas, non seulement en présupposant des substrats communs mais surtout en masquant la nouveauté historique de la Révélation et de ses conséquences ? Et parmi celles-ci, n’y a-t-il pas eu des dérivations de la Révélation, qui se sont retournées contre elle et ont abouti aux divers post-christianismes opposés à la foi chrétienne ? Historiquement l’islam que l’on connaît aujourd’hui et qui s’est élaboré au cours de la seconde partie du 7e siècle, ne s’enracinait-il pas dans un courant antérieur post-chrétien, celui des « Nazaréens »? Sur de telles occultations, les « dialogues islamo-chrétiens », élaborés dans le dos des chrétiens d’Orient, ne pouvaient qu’aboutir à des impasses, si ce n’est à pire.
_____La théologie de l’histoire et de la Rencontre permet de repenser le mystère de la Révélation au cœur du devenir personnel et collectif ; la réalité du Salut doit se comprendre dans une perspective incluant à la fois l’au-delà et le Jugement lié à la Venue du Christ. De cette manière et sur de tels fondements peut se nouer un dialogue islamo-chrétien véridique.
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