L’intervention du Cal Bergoglio avant le conclave

« On fait référence à l’évangélisation. C’est la raison d’être de l’Église« La douce et réconfortante joie d’évangéliser » (Paul VI) C’est le même Jésus-Christ qui, de l’intérieur, nous pousse.

1 – Évangéliser suppose un zèle apostolique.Évangéliser suppose que l’Église ait la liberté de sortir d’elle-même. L’Église est appelée à sortir d’elle-même pour aller jusqu’aux périphéries, pas seulement les périphéries géographiques, mais aussi les périphéries existentielles : là où réside le mystère du péché, de la douleur, des injustices, de l’ignorance et du mépris du religieux et de la pensée, là où résident toutes les misères.

2 – Quand l’Église ne sort pas d’elle-même pour évangéliser, elle devient son propre référentiel et donc tombe malade (cf. la femme courbée sur elle-même dans l’Évangile). Les maux qui, au fil du temps, naissent dans les institutions ecclésiales prennent racine dans cet autoréférencement, qui est une sorte de narcissisme théologique.Dans l’Apocalypse, Jésus dit qu’il est à la porte et qu’il frappe à la porte. Évidemment, le texte se réfère au fait qu’il frappe depuis l’extérieur pour pouvoir entrer… Mais je pense aux moments où Jésus frappe de l’intérieur pour que nous le laissions sortir. L’Église autoréférentielle prétend retenir Jésus-Christ à l’intérieur d’elle-même et ne le laisse pas sortir.

3 – L’Église, quand elle est autoréférentielle, sans le savoir, croit qu’elle détient une lumière qui lui est propre ; elle néglige de viser le mysterium lunae et donc donne lieu à ce mal si grave qu’est la mondanité spirituelle (selon Lubac, c’est le pire mal qui peut survenir dans l’Église). Cela revient à vivre pour donner la gloire des uns aux autres.Pour faire simple, il y a deux images de l’Église : l’Église évangélisatrice qui sort d’elle-même, « Dei Verbum religiose audiens et fidenter proclamans », ou l’Église mondaine qui se replie sur elle-même, d’elle-même, et pour elle-même.Cela doit nous éclairer sur les changements et les réformes possibles qu’il est nécessaire de faire pour sauver les âmes.

4 – À propos du prochain pape : il faut un homme qui, partant de la contemplation de Jésus-Christ et de l’adoration de Jésus-Christ, aide l’Église à sortir d’elle-même pour aller jusqu’aux périphéries existentielles, qui l’aide à être la mère féconde, vivant de « la douce et réconfortante joie d’évangéliser ». »

Source :   Église de Cuba (traduction La Croix depuis l’original espagnol)