J’aspire au bonheur, je suis fait pour être heureux…
Je sais bien quelles conditions me semblent nécéssaires pour que ce bonheur me soit assuré:
– Ne pas être malade. Avoir ma vie matérielle et celle des miens assurées (par mon travail)
– Etre en paix: n’être menacé ni dans ma vie, ni dans mes affections, ni dans mes biens.
– Même si je sais que la mort est inévitable, j’entends bien que la science médicale en retarde au maximum l’échéance, et l’aide à se passer avec le moins de souffrances possible.
Or, je vois autour de moi (ou je rencontre moi-même) toutes sortes d’obstacles qui s’opposent au bonheur, en faisant souffrir, et que j’appelle le MAL.
Cette souffrance, je la perçois de deux manières différentes:
les violences de la nature
l’oppression de l’homme par l’homme
Les violences de la nature: l’univers est blessé
– La souffrance physique …
– La mort…
– Les cataclysmes: tremblements de terre, cyclones, raz-de-marée…
– Les accidents et maladies qui frappent des innocents… etc…
Pourquoi l’univers est-il ainsi?
– La vie aurait-elle pu exister sans être soumise à la souffrance?
– Pourquoi cet univers violent,
s’il est créé par un Dieu tout-puissant et bon?
A ces questions graves, essentielles,
peut-être n’y a-t-il pas de réponse satisfaisante
pour la RAISON humaine…
C’est pourquoi la REVELATION chrétienne
est une lumière précieuse…
Par exemple, la mort nous apparaît aujourd’hui comme un saut dans l’obscurité, et une dislocation de l’esprit et du corps… Nous croyons, à la lumière de la révélation chrétienne, que cela est lié au péché originel, par lequel l’homme s’est coupé de la vie divine. La mort du corps en est le signe et la conséquence.
Sans ce péché, la fin de la vie terrestre n’aurait pas été dramatique. La Vierge Marie, qui a été préservée du péché originel, est passée corps et âme au ciel. C’est l’assomption… qui est bien un passage de cette terre vers Dieu, mais sans mort-« dislocation »…
Quelles que soient les réponses
données par le croyant comme par l’incroyant,
il reste donc une part de MYSTERE:
* Si je ne crois pas en l’existence de Dieu, je tends le dos en disant: “c’est la vie”… ou: “c’est le destin”. Et l’injustice en face du “sort” est là, criante, irrémédiable…
* Si je crois en l’existence de Dieu, et donc en une vie au-delà de la mort, je ne comprends pas davantage la souffrance, mais je sais que je peux me tourner vers Jésus. Il m’apprend comment vivre ma souffrance aujourd’hui.
Saint Paul écrit:
“La création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu…
Elle a l’espérance d’être elle aussi libérée
de la servitude de la corruption
pour entrer dans la liberté de la gloire des enfants de Dieu.
Toute la création jusqu’à ce jour
gémit en travail d’enfantement…”
L’oppression de l’homme par l’homme: ma liberté est blessée…
Un homme est capable d’imposer à un autre homme la souffrance et la mort. Ce sont les violences commises par l’homme contre l’homme: injustices, guerres, crimes, viols, tortures… Faire souffrir et faire mourir: l’homme le peut, parce qu’il est un être libre.
Dans ma relation aux autres hommes:
– je suis capable d’actes bons: aider, consoler, soigner…
– comme je suis capable d’actes mauvais: faire souffrir, être injuste, tuer…
Que j’accomplisse les uns ou les autres dépend avant tout
de moi, de mon libre choix.
Mais ne faire que des actes bons,
nous devons reconnaître qu’aucun de nous n’en est capable.
Comme l’écrit saint Paul:
“Vouloir le bien est à ma portée,
mais non pas l’accomplir:
puisque je ne fais pas le bien que je veux,
et commets le mal que je ne veux pas”.
Je participe au mal, et je deviens moi-même source du mal…
Y a-t-il beaucoup de jours où je ne fasse souffrir, d’une façon sans doute généralement minime en apparence (la blessure d’un regard, d’un rire, d’un mot), quelquefois grave (la détresse d’un amour bafoué) ?
Dans toutes les sociétés, les faibles sont utilisés, exploités, écrasés par les puissants. Le puissant, ce n’est pas l’autre, c’est chacun de nous. Car chacun détient une parcelle de puissance dont il se sert contre plus faible que lui.
Oui, nous sommes tous invités à lutter en nous et autour de nous contre le Mal. Il est si tentant et si facile de s’estimer juste et de dire: “le Mal, c’est les autres”, en passant sous silence les manques d’amitié, les jugements portés, les aides non proposées ou refusées…
Et même en luttant contre le Mal,
je m’aperçois que je continue à le commettre.
D’une certaine façon, je suis prisonnier du Mal,
car ma liberté est blessée.
J’ai besoin d’être libéré du mal, guéri dans ma liberté. C’est pour cela que Dieu a envoyé JESUS.
« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique,
afin que quiconque croit en lui ne se perde pas
mais ait la vie éternelle.
Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde
pour juger le monde,
mais pour que le monde soit sauvé par lui ».
(Jn 3,16-17).
Alors, pourquoi Dieu a-t-il créé l’homme libre? et donc capable de faire le Mal ?
Dieu a créé l’homme pour établir avec lui une relation d’amour. Cet amour ne peut être que libre, venant d’un homme qui choisit librement d’aimer (ou de ne pas aimer, et donc de faire le mal).
L’appel à l’amour, seul capable de sauver l’humanité de tous ses désordres, c’est le message de Jésus dans l’Evangile:
“Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… et ton prochain comme toi-même” . “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés”.
P. Dominique Auzenet et une équipe
Vous pouvez retrouver ce texte sous forme de fiche A4 pliée en deux à l’onglet « Fiches » sous le titre du blog