Trois fêtes mobiles après la Pentecôte
Trinité A — Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit
Trinité B — Marie et la Trinité
Trinité C — Il vous guidera dans la vérité tout entière
Corps et Sang du Christ A — Qui mange ma chair et boit mon sang…
Corps et Sang du Christ B — C’est lui le prêtre éternel et véritable
Corps et Sang du Christ C — Donnez-leur vous-mêmes à manger
Fête du Sacré Cœur A
Fête du Sacré Cœur B
Fête du Sacré Cœur C
Dimanches dans l’année
2° D TO A — C’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint
2° D TO B — La grâce du témoignage
2° D TO C — Le signe de Cana
3°D TO A — Il se retira en Galilée
3°D TO B — Les temps sont accomplis
3° D TO C — Serviteurs de la Parole
4° D TO A — Béatitudes
4° D TO B — Il commande aux esprits mauvais
4° D TO C — Hymne à l’Amour
Jr 1,4-19; 1 Co 12,31-13,13; Lc 4,21-30
1. Paul commence par deux affirmations sur ce qu’est l’amour. La première : L’Amour est patient. C’est-à-dire il a grand cœur, il est abandonné à Dieu. Que Marie donnée, servante du Seigneur, soit notre modèle, et nous aide à dilater notre cœur.
2. La seconde affirmation de Paul sur l’Amour : l’Amour rend service. C’est-à-dire il se donne : il est attentif, prévenant, à l’écoute de l’Esprit. Joseph au service de la Sainte Famille en est une bonne illustration. Rendons grâce pour l’œuvre du Saint Esprit dans l’Église, qui est œuvre de diaconie, de service. Prions pour les diacres de nos diocèses.
3. Paul emploie ensuite huit verbes négatifs pour nous montrer ce que l’Amour ne fait pas. Bien que cette présentation soit négative, on pourrait dire que Jésus y enseigne et y montre ce qu’est l’amour parfait. Voici les 4 premiers verbes :
- * L’Amour ne jalouse pas : rivalités, volonté de puissance
- * L’Amour ne se vante pas : ne va pas claironner devant toi, « va te mettre à la dernière place » ; discrétion : « Place Seigneur une garde à ma bouche ».
- * L’Amour ne s’enfle pas d’orgueil : se complaire dans sa propre sagesse, se surestimer. Jésus dit : « Je suis doux et humble de cœur ».
- * L’Amour ne fait rien d’inconvenant : l’Amour n’est pas impudique, obscène (pudeur, politesse, délicatesse sont des facettes de l’Amour vrai).
4. Voici maintenant les quatre derniers verbes négatifs. En tout cela, rappelons que nous avons un portrait de Jésus, qui a vécu l’Amour vrai.
- * L’Amour ne cherche pas son intérêt : il fait passer de l’égoïsme au don gratuit. « Qui aime sa vie la perd. Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ».
- * L’Amour ne s’irrite pas : il n’est pas excessif. L’Amour corrige ainsi les attitudes suivantes : murmurer ; vouloir trop bien faire ; étouffer l’autre ; se laisser dominer par l’émotion…
- * L’Amour ne tient pas compte du mal : il est bienveillant, ne juge pas. Il pardonne, ne se venge pas.
- * L’Amour ne se réjouit pas de l’injustice : au contraire de la joie mauvaise de la complicité qui se réjouit de ce qui est faux, l’Amour s’afflige du mal, et implore la miséricorde de Dieu.
- * L’Amour se réjouit de la vérité : il se réjouit du bien, cherche la vérité, et refuse le mensonge. Demandons l’Esprit Saint pour ressembler ainsi à Jésus.
5. Enfin, Paul considère l’Amour en lien avec la foi et l’espérance.
- L’Amour excuse tout, fait toujours confiance. L’Amour vivifie la foi en l’autre ; il ouvre un avenir, il fait grâce.
- L’Amour espère toujours, il supporte tout. L’Amour vivifie l’espérance. Il s’exprime par la constance et la ténacité.
- Contemplons Marie pendant la Passion et au samedi saint vivre un tel Amour.
5° D TO A — Communiquer l’amour de Dieu
Is 58,7-10 ; 1 Co 2,1-5 ; Mt 5,13-16.
1. En ce dimanche, journée chrétienne de la communication, nous voulons prier avec Marie pour que l’amour de Dieu soit lumière du monde, à travers la communication qui en est faite. En écoutant saint Paul, demandons à retrouver le sens de l’annonce directe de l’Évangile, du kérygme. « Mon langage, ma proclamation de l’Évangile n’avaient rien à voir avec le langage d’une sagesse qui veut convaincre. C’est l’Esprit et sa puissance qui se manifestaient, pour que votre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. »
2. « Je ne suis pas venu vous annoncer le mystère de Dieu avec le prestige du langage humain ou de la sagesse. Parmi vous, je n’ai rien voulu connaître d’autre que Jésus Christ, ce Messie crucifié. » Prions pour tous les catéchistes, ceux qui sont chargés de la formation des catéchumènes, et aussi pour ceux qui préparent à la réception des sacrements. Demandons que Jésus, le rédempteur, puisse accomplir son œuvre dans les cœurs.
3. « Que votre lumière brille devant les hommes ; alors, en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est dans les cieux. » Le processus d’évangélisation est indissociablement kérygme (première annonce), catéchèse et sacramentalisation, et inculturation. L’Évangile de Jésus doit pénétrer les cultures humaines et la vie des sociétés. C’est le domaine privilégié des laïcs, « appelés par Dieu à exercer leur apostolat dans le monde à la manière d’un ferment » (Vat. II, A.L. 2). Prions à leur intention.
4. « Partage ton pain avec celui qui a faim, recueille chez toi le malheureux sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable. » Cette parole du Seigneur, dans Isaïe, nous invite à regarder en direction de tous ceux qui manifestent la dimension de service et de solidarité avec les pauvres. Parmi eux, les diacres et leurs épouses. Et aussi les grandes œuvres caritatives que sont le CCFD et le Secours Catholique. Tout cela est témoignage de l’Évangile de Jésus, et compassion du cœur de Marie et de l’Église.
5. « Vous êtes le sel de la terre. Si le sel se dénature, comment redeviendra-t-il du sel ? » L’Évangile est sel de la terre, il établit les hommes dans l’amour de Dieu. La communication de l’Évangile de Jésus se réalise de bien des manières, à travers le témoignage, le service, et aussi la prière et la liturgie. Nous prions avec Marie tout particulièrement pour tous ceux qui ont responsabilité d’annoncer l’Évangile dans le domaine des media : livres, radio, télévision, réseaux électroniques et informatiques, etc.
5° D TO B — Guérisons et évangélisation
Jb 7,1-4. 6-7 ; 1 Co 9,16-19. 2-23 ; Mc 1,29-39.
1. «Jésus s’approcha d’elle, la prit par la main, et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait. » La guérison, est restauration de la vie sociale ; la belle-mère de Simon se lève et se met au service de tous. Mais l’ultime guérison est la résurrection, comme le suggère en un autre sens le verbe « lever ». Prions avec Marie pour que nous ayons une vision juste de l’essentiel : la vie éternelle, par rapport à l’accessoire : la santé. En particulier, prions pour tous les malades qui cherchent à obtenir leur guérison dans la prière.
2. Le ministère de guérison de Jésus à l’issue du sabbat est fécond : « Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous les malades, et ceux qui étaient possédés par des esprits mauvais. La ville entière se pressait à la porte. Il guérit toutes sortes de malades, il chassa beaucoup d’esprits mauvais et il les empêchait de parler, parce qu’ils savaient, eux qui il était. » Prions pour le développement du ministère de guérison dans l’Église. Demandons à Marie de nous aider à considérer comme aussi normales l’une que l’autre ces deux attitudes de Jésus : à la fois son extrême discrétion à Nazareth, et aussi la manifestation de signes forts de guérison, tels qu’il les accomplit dans le cadre de l’annonce évangélique.
3. La prière est pour Jésus l’occasion d’être au Père, et aussi de se libérer d’un enfermement dans le ministère de guérison : « Le lendemain, bien avant l’aube, Jésus se leva. Il sortit et alla dans un endroit désert, et là il priait. Simon et ses compagnons se mirent à sa recherche. Quand ils l’ont trouvé ils lui disent : « Tout le monde te cherche. » Mais Jésus leur répond : « Partons ailleurs. » Prions en demandant pour les responsables pastoraux prêtres, religieux, laïcs, chargés de l’annonce de l’Évangile, qu’ils sachent sauvegarder par-dessus tout leur vie de prière comme un bien précieux qui féconde leur apostolat.
4. Il est important pour Jésus de proclamer explicitement la Bonne Nouvelle. « Partons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame la Bonne Nouvelle ; car c’est pour cela que je suis sorti. » Il parcourut donc toute la Galilée proclamant la Bonne Nouvelle dans leurs synagogues, et chassant les esprits mauvais. » Prions pour demander des évangélisateurs qui sachent ouvrir avec audace des chemins nouveaux d’annonce directe du message essentiel du Christ, en particulier auprès de ceux qui semblent être loin de Dieu et de la vie de l’Église.
5. L’évangélisation, « c’est une nécessité qui s’impose à moi… Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! Je m’acquitte de la charge que Dieu m’a confiée » dit Paul. Prions pour tous ceux qui ont reçu la charge d’annoncer l’Évangile : évêques, prêtres, catéchistes, journalistes, responsables de radios chrétiennes… Avec Marie, demandons pour eux et pour nous l’audace de la foi, et le feu d’une charité qui nous presse de répandre le message du Christ.
5° D TO C — L’appel de Pierre
Is 6,1-8 ; 1 Co 15,1-11 ; Lc 5,1-11.
1. « Avance au large, et jetez les filets pour prendre du poisson. » Pierre fait l’expérience de l’irruption de Jésus dans sa vie. Jésus est assis dans sa barque, en train d’enseigner. Pierre est bien obligé d’écouter ! Et Jésus, qui n’a rien du métier de pêcheur, se permet même de lui donne l’ordre de pêcher. Pierre se laisse séduire, et obéit à Jésus. « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais sur ton ordre, je vais jeter les filets ». Avec Pierre et avec la Vierge Marie, demandons la grâce de l’obéissance à Jésus.
2. « Sur ton ordre, je vais jeter les filets. Ils le firent, et ils prirent une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient. » Pierre fait l’expérience de ce qu’est l’œuvre de Dieu. Elle consiste d’abord à accueillir Jésus (il monte dans la barque), ensuite à se soumettre à son plan (il donne l’ordre), enfin à vivre la fécondité donnée par Dieu (les filets se déchirent). Avec Pierre et avec la Vierge Marie, demandons l’expérience de la fécondité de l’obéissance.
3. « Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. » Pierre fait l’expérience de la vie en Église. On y vit le partage (ils font signe) ; on y est membre d’une communauté (à leurs associés) ; on y œuvre ensemble (de venir les aider). Avec Pierre et avec la Vierge Marie, demandons la grâce de nous émerveiller toujours de la richesse de la vie en Église.
4. « Simon-Pierre tomba aux pieds de Jésus, en disant : Seigneur éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. » Pierre fait l’expérience de la sainteté de Dieu et de la pauvreté de l’homme. Son cheminement est situé entre deux « barques » : celle de la révélation de son péché (Lc 5) et celle du pardon de son péché (Jn 21). Entre les deux, il y a tout le cheminement de reddition à la sainteté de Dieu. Avec Pierre et avec la Vierge Marie, demandons la grâce de pouvoir nous abandonner à la sainteté de Dieu.
5. « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » Pierre fait l’expérience de l’appel de Dieu. Jésus l’invite à tout quitter pour le suivre. Le voici qui passe du métier de pêcheur à la vocation d’évangélisateur. Un peu plus tard, Jésus ira encore plus loin avec lui. Avec Pierre et avec la Vierge Marie, rendons grâce pour la vocation personnelle que nous avons reçue de Dieu.
6° D TO A — Six combats pour la sainteté des fils du Père (1)
Si 15,15-20 ; 1 Co 2,6-10 ; Mt 5,13-37.
1. « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux. » Jésus nous montre le sens clair que Dieu avait depuis toujours placé dans la Loi. Il vient la purifier des accomodations, de la négligence et du confort minimaliste introduits par les hommes. Marie, aide-nous à ouvrir nos cœurs au message de Jésus, qui est celui de Dieu même à travers les dix commandements.
2. « Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : « Tu ne commettras pas de meurtre », et « si quelqu’un commet un meurtre, il en répondra au tribunal ». Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal. » Jésus nous propose de regarder en profondeur l’interdit du meurtre comme un combat pour le pardon dans les relations avec les autres : le respect de la vie commence là. « Heureux les miséricordieux ». Marie, toi qui as pardonné aux meurtriers de ton fils, obtiens-nous cette grâce de la miséricorde.
3. « Vous avez appris qu’il a été dit : « Tu ne commettras pas d’adultère ». Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme et la désire, a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur. » Jésus nous propose de regarder en profondeur l’interdit de l’adultère comme un combat pour la chasteté dans la relation homme-femme, et pour la fidélité dans le mariage. « Heureux les cœurs purs ». Marie toujours vierge, toute pure et toute sainte, sois avec nous pour vivre ces paroles de Jésus.
4. « Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : « Tu ne feras pas de faux serments, mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur ». Eh bien moi, je vous dis : … quand vous dites « oui », que ce soit un « oui », quand vous dites « non », que ce soit un « non ». Tout ce qui est en plus vient du Mauvais. » Jésus nous propose de regarder en profondeur l’interdit du parjure comme un combat pour la vérité du langage. « Heureux les artisans de paix ». Merci Marie pour la brièveté et la vérité de tes paroles dans l’Évangile. Avec toi, nous demandons la grâce de marcher à la suite de celui qui a dit : « Je suis la vérité » (Jn 14,6).
5. « Si tu le veux, tu peux observer les commandements, il dépend de ton choix de rester fidèle. Le Seigneur a mis devant toi l’eau et le feu : étends la main vers ce que tu préfères. La vie et la mort sont proposées aux hommes. » Il ne nous est demandé rien d’impossible, cela nous est dit littéralement. Faire la volonté de Dieu n’est rien d’autre que « rester fidèle »… faire effort pour correspondre à son offre avec reconnaissance. C’est là toute ta vie, Marie, modèle de vie chrétienne, toi dont Jésus a dit : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique » (Luc 8, 21).
6° D TO B — Il tombe à ses genoux et le supplie
Lv 13,1-46 ; 1 Co 10,31-11,1 ; Mc 1,40-45.
1. « Un jour, un lépreux vint trouver Jésus ; il tombe à ses genoux et le supplie : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Cet appel de détresse de cet homme lépreux nous enseigne la vraie prière de demande. Il se remet à la volonté de Dieu : « Si tu le veux ». Et en même temps, il croit fermement que Jésus peut lui accorder ce qu’il demande. La vraie prière de demande est tissée de foi et d’abandon. En écho à la prière du lépreux, écoutons aussi celle de Marie à Cana : « Ils n’ont pas de vin ».
2. « Tant que le lépreux gardera cette plaie, il sera impur. C’est pourquoi il habitera à l’écart, sa demeure sera hors du camp. » Le livre du Lévitique témoigne, au-delà de la crainte qu’inspirait la lèpre et du souci d’en éviter la propagation, à quel point elle était perçue comme le châtiment par excellence du péché. La maladie devenait alors impureté sociale, exclusion, parce qu’impureté morale. Jésus, en guérissant les lépreux, les réintègre dans la société. Aujourd’hui encore, certaines maladies sont synonymes d’exclusion. Demandons à recevoir une charité plus grande qui soit elle-même déjà guérison, c’est-à-dire compassion et communion.
3. « Pris de pitié devant cet homme, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié » A l’instant même, sa lèpre le quitta et il fut purifié. » L’acte de foi de cet homme qui est tombé à genoux devant Jésus en le suppliant a touché son cœur. Jésus répond à la prière en accordant ce qui avait été demandé : la guérison du corps, la réintégration sociale et religieuse dans la communauté humaine. Prions à l’intention des malades. Avec eux, demandons à Jésus leur guérison. Prions à l’intention des médecins et du personnel soignant, appelé à manifester dévouement, compassion et compétence.
4. « Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte qu’il n’est plus possible à Jésus d’entrer ouvertement dans une ville. Il était obligé d’éviter les lieux habités, mais de partout on venait à lui. » Voici que Jésus est pris pour un guérisseur, et que tout le monde vient se faire guérir. On peut se demander s’il s’agit de foi en Dieu ou d’idolâtrie de la santé… Dans l’Église, certain(e)s ont reçu du Seigneur un réel charisme de guérison, pour continuer parmi nous cet aspect de son ministère. Ils sont souvent assiégés et idolâtrés comme guérisseurs. Prions à leur intention et demandons pour eux qu’ils puissent conduire les malades à la vraie foi en Jésus.
5. « Frères, tout ce que vous faites : manger, boire, ou n’importe quoi d’autre, faites-le pour la gloire de Dieu. » Cette recommandation de saint Paul est une magnifique règle de vie pour tous ceux qui veulent marcher sur le chemin de la sainteté. Elle peut aussi s’appliquer à nos prières de demande. Sont-elles inspirées par le désir de la gloire de Dieu ? Ou bien par le souci de notre bien-être ou de la satisfaction de nos besoins ? Encore une fois, les paroles de Marie à Cana nous livrent la clé indispensable pour une vraie prière de demande : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le ».
6° D TO C — Les béatitudes vécues par Marie
Jr 17,5-8 ; 1 Co 15,12-20 ; Lc 6,17-26.
1. « Heureux vous les pauvres : le Royaume de Dieu est à vous ! Mais malheureux, vous les riches : vous avez votre consolation. » Marie comblée de grâce, remplie de l’Esprit, tu as reçu le Royaume et son Roi : Jésus. Et tu as dit : « Il renvoie les riches les mains vides ! » Avec toi nous prions pour nous dépouiller de nous-mêmes afin de recevoir Jésus.
2. « Heureux vous qui avez faim maintenant : vous serez rassasiés ! Malheureux vous qui êtes repus maintenant : vous aurez faim. » Marie, en ton Magnificat, tu t’es fait l’écho de l’expérience bouleversante de la venue de Jésus parmi nous : « Il comble de biens les affamés »… Avec toi, nous voulons laisser Jésus nous combler de sa présence divine.
3. « Heureux vous qui pleurez maintenant : vous rirez ! Malheureux, vous qui riez maintenant : vous serez dans le deuil et vous pleurerez. » Contemplons Marie au pied de la croix, transpercée par le glaive de douleurs, unissant sa souffrance à la croix de son Fils… Et contemplons-la dans la joie de son Assomption… Nous aurons compris cette béatitude, que Marie peut nous aider à vivre au quotidien.
4. « Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous repoussent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme. Ce jour-là, soyez heureux et sautez de joie, car votre récompense est grande dans le ciel : c’est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes. Malheureux êtes-vous quand tous les hommes disent du bien de vous : c’est ainsi que leurs pères traitaient les faux prophètes. » Jésus a vécu profondément cette réalité du rejet et de l’exclusion par ceux qui définissent le « religieusement correct ». Il s’est affronté à l’orgueil des puissants. Mais avec Marie, nous en avons la certitude : « Il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles ».
5. « Heureuse celle qui a cru. » Telle est la béatitude propre à Marie. C’est par la réponse de sa foi à la grâce de Dieu que Marie s’est trouvée comme d’emblée à la hauteur des béatitudes enseignées par Jésus, c’est-à-dire de l’évangile. Elle est la femme des béatitudes, du vrai bonheur, du bonheur évangélique, du bonheur éternel. Et Jésus nous dit : « Voici ta mère ».
7° D TO A — Six combats pour la sainteté des fils du Père (2)
Lv 19,1-18 ; 1 Co 3,16-23 ; Mt 5,38-48.
1. Quatre de ces six combats ont été énumérés précédemment. Le combat pour le pardon envers le frère, pour vivre la béatitude « Heureux les miséricordieux. » Les combats pour la chasteté dans la relation homme-femme, et pour la fidélité dans le mariage, pour vivre la béatitude « Heureux les cœurs purs ». Le combat pour la vérité du langage, pour vivre la béatitude « Heureux les artisans de paix ». Contemplons en Marie le miroir en qui se reflète la miséricorde, la pureté, la vérité ; c’est-à-dire la sainteté divine que nous voulons nous aussi accueillir.
2. « Vous avez appris qu’il a été dit : « Œil pour œil, dent pour dent ». Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. » Ce cinquième combat est celui de l’amour envers le malfaisant, qui nous fait passer de l’application du châtiment à l’offrande de soi. Jésus nous en donne l’exemple sur la croix, et nous renvoie aussi à la béatitude « Heureux les artisans de paix ». Demandons par Marie la conversion de nos cœurs et de nos comportements.
3. « Vous avez appris qu’il a été dit : « Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi ». Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux. » Ce sixième combat est celui de l’amour envers l’ennemi, qui nous fait passer de la discrimination entre bons et mauvais, à l’amour universel de charité envers tous, y compris envers notre ennemi. « Heureux les artisans de paix ». Prions avec Marie pour la paix dans les cœurs et dans le monde, spécialement là où se cherchent des solutions de paix pour sortir de la guerre.
4. « Si quelqu’un parmi vous pense être un sage à la manière d’ici-bas, qu’il devienne fou pour devenir sage. » Cette exhortation de Paul tirée de la 2° lecture exprime bien le pas que nous avons à faire pour la sainteté : perdre notre réputation devant les autres, entrer dans des comportements qui sembleront fous à la majorité des gens. Que Marie nous aide à accueillir le reflet de la sainteté divine en nos vies : il se reçoit au terme des combats balisés par Jésus.
5. « Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint. » Cette parole, tirée du Lévitique, Jésus nous la redonne, à la fin de l’énumération des six combats sous cette forme : « Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ». La perfection qui nous est proposée comme objectif n’est pas la perfection morale, l’absence de faute ; elle est la perfection de l’amour : il nous est demandé d’être parfait dans l’amour comme le Père céleste. Seul l’Esprit Saint présent en nous peut réaliser progressivement cette ressemblance des fils à leur Père. Avec Marie, ouvrons-nous à la présence de l’Esprit Saint, pour devenir plus saints, plus aimants.
7° D TO B — Mon fils, tes péchés sont pardonnés
Is 43,18-25 ; 2 Co 1,18-22 ; Mc 2,1-12.
1. « Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé porté par quatre hommes. Comme ils ne peuvent l’approcher à cause de la foule, ils découvrent le toit au-dessus de lui… et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé. Voyant leur foi… » Ce malade n’est pas seul, il est porté par quatre hommes. Ce chiffre quatre, chiffre qui exprime l’univers (les 4 points cardinaux), laisse à entendre que ce malade représente toute l’humanité paralysée par le péché. Et Jésus, venu pour guérir tout homme de son mal, voit la foi contenue dans cette démarche insistante. Prions à l’intention de tous ceux qui s’occupent des malades.
2. « Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon fils, tes péchés sont pardonnés. » Jésus voit la foi, et il voit aussi la maladie la plus profonde dont souffre cet homme, tout homme. C’est celle du péché, c’est-à-dire de l’ignorance ou du refus de Dieu. Et Jésus va prononcer cette parole qui n’appartient qu’à lui, et qu’il a pourtant déléguée à ses prêtres : « Mon fils, tes péchés sont pardonnés. » Nous entendons comme en écho le cœur du Père qui fait miséricorde à travers le ministère du Fils. Avec Marie comblée de grâce et exempte de tout péché, prions pour ceux qui vivent le ministère de la réconciliation.
3. « Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir de pardonner les péchés sur la terre, je te l’ordonne, dit-il au paralysé : Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi. » La guérison physique que Jésus accorde dans un second temps vient sceller le pardon des péchés. La guérison physique est plus extérieure que la guérison spirituelle, qui est plus intérieure. Le mal le plus grave dont souffre l’homme, c’est celui du péché. Il est affecté plus gravement dans sa santé spirituelle que dans sa santé physique. Avec Marie, Immaculée Conception, rendons grâce pour la rédemption accomplie par Jésus, qui est notre vraie guérison.
4. « Le Fils de Dieu, le Christ Jésus, que nous avons annoncé parmi vous… n’a pas été à la fois « oui » et « non » ; il n’a jamais été que « oui ». Et toutes les promesses de Dieu ont trouvé leur « oui » dans sa personne. » Ce qui fait la gravité du péché, c’est qu’il est une lutte contre Dieu. Il est un « non » opposé à l’Amour infini. Et Jésus, qui nous a aimés jusqu’à la croix, a bien montré cette fidélité du cœur de Dieu qui n’est que « oui ». Contemplons aussi en Marie, celle qui a toujours dit « oui » au Père pendant toute sa vie.
5. « Parole du Seigneur : Ne vous souvenez plus d’autrefois, ne songez plus au passé. Voici que je fais un monde nouveau : il apparaît déjà, ne le voyez-vous pas ? » L’œuvre de rémission des péchés accomplie par l’Esprit Saint dans le sacrement de réconciliation est une œuvre de recréation. L’Esprit Saint nous purifie du péché, nous guérit de nos blessures intérieures, nous régénère totalement. Nous sommes rétablis dans la grâce de notre baptême et de notre confirmation. Contemplons en Marie cette même œuvre accomplie en elle par préservation.
7° D TO C — Aimez vos ennemis
1 Sm 26,2-23 ; 1 Co 15-45-49 ; Lc 6,27-38.
1. « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. » Jésus nous appelle à un amour positif envers celui qu’il appelle « l’ennemi », et qui est peut-être pour nous la personne de notre entourage que nous n’arrivons pas à aimer vraiment. Avec Marie, prions pour la conversion de nos cœurs.
2. « A celui qui te frappe sur une joue, présente encore l’autre. » Jésus ne considère pas que la violence est un bon moyen pour régler les conflits ou pour obtenir justice. Il nous enseigne la non-violence comme découlant radicalement de l’amour de charité. Avec Marie, prions pour la conversion de nos réactions et de nos comportements.
3. « Donne à quiconque te demande, et ne réclame pas à celui qui te vole. » Jésus nous invite à la générosité, pour donner largement, plus encore que ce que l’on nous demande. Il va même jusqu’à regarder la privation qui survient par contrainte (le vol) comme éducatrice de ce sens du dépouillement qui favorise la générosité. Avec Marie, prions pour la conversion de nos réponses aux demandes qui nous sont faites.
4. « Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés. » Jésus propose la bienveillance comme une attitude normale et habituelle pour aborder l’autre. Cette bienveillance suppose que nous soyons libérés de tout jugement défavorable, de toute condamnation dépréciative. Avec Marie, prions pour la purification de nos pensées.
5. « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. » Sans doute trouvons-nous dans cette parole de Jésus la clé qui ouvre la pratique de l’ensemble des exigences proposées ici. Le cœur du Père est la source où il nous faut puiser l’amour que Jésus nous demande de mettre en œuvre. L’imitation du Père devient alors une œuvre de l’Esprit en nous. Avec Marie, prions pour en obtenir la grâce.
8° D TO A — Votre Père sait
Is 49,14-15 ; 1 Co 4,1-5 ; Mt 6,24-34.
1. « Aucun homme ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent. » Pour Jésus, il est clair que nous sommes au service de quelqu’un ; nous sommes serviteurs, voire même esclaves, au sens où Paul emploie ce mot : « Serviteur du Christ Jésus ». Notre vie est donnée, et elle ne peut être donnée qu’à un seul maître. Jésus nous met en garde contre le danger imperceptible de servir l’Argent comme un Maître, au même titre que Dieu. Demandons la grâce de n’être attaché qu’à Dieu seul.
2. « Ne vous faites pas tant de souci pour votre vie, au sujet de la nourriture, ni pour votre corps, au sujet du vêtement. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture et le corps plus que les vêtements ? » L’attachement à l’Argent comme à un Dieu s’enracine dans le souci permanent pour la vie réduite à sa dimension terrestre : la santé, le vêtement, la diététique, la météo, la maison. La vie n’est-elle donc que cela ? Les évangiles sont très discrets sur la vie de la sainte Famille, et du groupe des Douze. N’ont-ils pas vécu la pauvreté et l’abandon au Père ?
3. « Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : « Qu’allons-nous manger ? » ou bien « Qu’allons-nous boire ? » ou encore : « Avec quoi nous habiller ? » Tout cela les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin. » Au fond, le souci pour les choses matérielles, qui devient un tracas, une source d’inquiétudes, est un manque de foi en la paternité divine. Jésus ne dit pas qu’il ne faut pas s’occuper des questions matérielles de la vie ; il affirme qu’il faut le faire dans un esprit de foi et d’abandon au Père, qui pourvoit à tous nos besoins. Avec Marie, remettons-nous au Père.
4. « Cherchez d’abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroït. Ne vous faites pas tant de souci pour demain : demain se souciera de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. » La marque d’une vie conduite par une foi vivante, c’est qu’elle cherche à se soumettre au Règne de Dieu, à sa Seigneurie, jusque dans les choses matérielles. Dieu est aimé et servi en premier. Sa sainteté rayonne et pénètre toute notre vie. Demandons à la Vierge Marie d’être pour nous un modèle et une aide sur ce chemin d’abandon.
5. « Jérusalem disait : « Le Seigneur m’a abandonnée, le Seigneur m’a oubliée. » Une femme peut-elle oublier son petit enfant, ne pas chérir le fruit de ses entrailles ? Même si elle pouvait l’oublier, moi, je ne t’oublierai pas. Parole du Seigneur tout-puissant. » Trop de chrétiens pensent que Dieu n’a rien à voir avec les aspects matériels, « terre à terre » de notre vie. Pour eux, il n’est pas possible que Dieu s’en occupe. Par leur façon d’être, ils proclament sans le vouloir : « Le Seigneur m’a abandonnée, le Seigneur m’a oubliée. » Mais l’amour divin est celui d’un père et d’une mère à la fois. Accueillons avec un cœur ouvert l’Amour de Dieu tel qu’il veut se donner.
8° D TO B — L’Époux est avec eux
Os 2,16-22 ; 2 Co 3,1-6 ; Mc 2,18-22.
1. « Mon Épouse infidèle, je vais la séduire, je vais l’entraîner jusqu’au désert, et je lui parlerai cœur à cœur… Tu sera ma fiancée, et je t’apporterai la fidélité, et tu connaîtras le Seigneur. » Ce passage du livre d’Osée est bien connu. Dieu y exprime son amour paternel pour son peuple : celui d’un époux fidèle. Hélas, l’épouse, elle, est infidèle, et Osée est chargé de le dire et de le montrer. Mais Dieu veut régénérer l’amour de son épouse. Prions avec Marie à l’intention de l’Église : qu’elle demeure fidèle à son Seigneur.
2. « Les invités de la noce pourraient-ils donc jeûner pendant que l’Époux est avec eux ? Tant qu’ils ont l’Époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner. » A une question sur l’absence du jeûne chez ses disciples, Jésus répond en parlant de la noce et de l’époux. Les disciples sont les invités à la noce, et lui est l’Époux, déjà présent. Il est venu rassembler dans le Royaume un peuple qui lui soit une épouse. C’est le temps de la joie et de la rencontre. Gardons présent en nos cœurs la joie exprimée par Marie après la visite de l’ange Gabriel : Magnificat.
3. « Un temps viendra où l’Époux leur sera enlevé : ce jour-là, ils jeûneront. » Nous pouvons comprendre, nous, l’allusion que fait Jésus à sa mort sur la croix. Les disciples ont vécu là un véritable jeûne de la présence de Jésus. N’en va-t-il pas un peu de même pour son exaltation, son « enlèvement » dans la gloire… La relation par la foi à Jésus vivant n’est-elle pas pour nous comme un jeûne ? Mais il ne peut être vécu dans la tristesse : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » (Jn 20,29). Avec Marie, soyons dans la joie de la foi : « Bienheureuse celle qui a cru » (Lc 1,45).
4. « Personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement la fermentation fait éclater les outres, et l’on perd à la fois le vin et les outres. A vin nouveau, outres neuves. » Il faut savoir ouvrir ses yeux et son cœur pour accueillir en Jésus l’Amour de l’Époux qui vient. « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! » (Lc 10,23). En traitant ses contemporains de « vieux vêtements » et de « vieilles outres », Jésus souligne leur cécité et les appelle à un véritable renouvellement de leur mentalité. Avec Marie, ouvrons nos cœurs au souffle toujours nouveau de l’Esprit Saint.
5. « Notre capacité vient de Dieu : c’est lui qui nous a rendus capables d’être les ministres d’une Alliance nouvelle, une Alliance qui n’est pas celle de la lettre de la Loi, mais celle de l’Esprit du Dieu vivant ; car la lettre tue, mais l’Esprit donne la vie. » En opposant l’Esprit à la lettre, saint Paul plaide lui aussi pour une Alliance vivante, où l’Esprit du Dieu vivant puisse déployer l’Amour divin dans les cœurs. Jeûner n’est rien, sinon pour mieux accueillir l’Amour et en vivre. Et « l’Amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint » (Rm 5,5). Vierge Marie, sois notre modèle et notre guide pour vivre de l’amour de Dieu.
8° D TO C — Ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur
Si 27,4-7 ; 1 Co 15,54-58 ; Lc 6,39-45.
1. « Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? Ne tomberont-ils pas tous les deux dans un trou ? Le disciple n’est pas au-dessus du maître ; mais celui qui est bien formé sera comme son maître. » Cette parole un peu énigmatique s’adresse probablement à ceux qui ont charge de guider les autres, c’est-à-dire de leur ouvrir les yeux, de les amener à la lumière. Il faut qu’ils aient eux-mêmes consenti à se laisser former par le maître. Demandons avec Marie pour tous ceux qui ont cette responsabilité la grâce de l’humilité et de la docilité.
2. « Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? Esprit faux ! enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour retirer la paille qui est dans l’œil de ton frère. » Guider les autres ne peut s’accomplir que dans une grande liberté intérieure. Jésus nous invite à enlever de nos cœurs tout esprit de jugement envers l’autre. La vraie paternité spirituelle s’enracine dans la conversion personnelle. La lumière sur mon propre péché peut seule me permettre d’aider l’autre à voir clair sur le sien. Que Marie nous aide à vivre dans la vérité.
3. « L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon ; et l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais : car ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur. » Une fois encore Jésus nous redit que tout part du cœur, et nous invite donc à la purification du cœur. La bonté de Dieu, l’Esprit Saint doit habiter pleinement notre cœur, pour que celui-ci produise de bons fruits, en particulier une parole bonne, une parole éclairée, humble, ajustée… N’est-ce pas l’exemple que nous donne Marie à travers une vie de silence dont émergent seulement, dans l’évangile, quelques paroles fortes ?
4. « On juge l’homme en le faisant parler. C’est le fruit qui manifeste la qualité de l’arbre ; ainsi la parole fait connaître les sentiments. » Nos paroles jugent de l’état de notre cœur. Elles en sont comme le reflet. Aussi devons-nous apprendre à être à l’écoute de l’Esprit Saint en notre cœur, pour ne laisser venir que les paroles bonnes et vraies que lui-même nous inspire. Demandons par Marie la grâce du silence, qui est l’ascèse et la source de la fécondité de la parole.
5. « Les petits côtés d’un homme apparaissent dans ses propos. Ne fais pas l’éloge de quelqu’un avant qu’il ait parlé, car c’est cela qui permet de le juger. » Ces maximes de sagesse nous invitent à nous mettre à l’écoute du cœur humain à travers les paroles échangées. Nous pouvons ainsi, grâce à la lumière de l’Esprit Saint et de la Parole de Dieu, être en mesure de discerner l’esprit qui inspire les paroles dites. Demandons avec Marie les grâces précieuses de l’écoute et du discernement.
9° D TO A — Faire la volonté de mon Père
Dt 11,18-28 ; Rm 3,21-28 ; Mt 7,21-27.
1. « Moïse disait au peuple d’Israël : « Les commandements que je vous donne, mettez-les dans votre cœur, dans votre âme. Attachez-les à votre poignet comme un signe, fixez-les comme une marque sur votre front. » Si les juifs s’attachent autour des poignets et de la tête des petites boîtes contenant des passages de la Parole de Dieu, c’est pour exprimer qu’elle doit illuminer leur pensée et diriger leur action. La Parole de Dieu est une nourriture de vérité. Ouvrons lui nos cœurs avec Marie qui a su la « garder dans son cœur » (Lc 2,51) et la « méditer dans son cœur » (Lc 2,19).
2. « Moïse disait : « Aujourd’hui je vous donne le choix entre la bénédiction et la malédiction : bénédiction si vous écoutez les commandements du Seigneur votre Dieu ; malédiction… si vous abandonnez le chemin que je vous prescris aujourd’hui. » Jésus a repris les avertissements de Moïse, mais en précisant qu’il s’agissait de sa Parole à lui : « Celui qui me rejette et n’accueille pas mes paroles aura un juge pour le condamner. La parole que j’ai prononcée, elle le jugera au dernier jour » (Jn 12,48). Écoutons Élisabeth dire de Marie et de ceux qui lui ressemblent : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur » (Lc 1,45).
3. « Tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc… Et tout homme qui écoute ce que je vous dis là sans le mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. » Moïse parlait de bénédiction et de malédiction. Jésus, lui, se place d’un point de vue très pragmatique pour nous faire comprendre que c’est notre intérêt de mettre en pratique ses paroles : c’est la seule façon de construire solidement notre vie. Marie nous dit elle aussi : « Faites tout ce qu’il vous dira » (Jn 2,5).
4. « Il ne suffit pas de me dire : « Seigneur, Seigneur ! », pour entrer dans le Royaume des cieux ; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. » Sans doute pouvons-nous tomber dans le piège d’une vie chrétienne superficielle qui se contente de velléités. Avoir le nom du Seigneur à la bouche peut dispenser d’un engagement en profondeur. L’objectif que Jésus nous donne est de passer de ce monde au Père, et pour cela, d’obéir à sa Parole « sur la terre comme au ciel ». Apprenons de Marie à dire : « Je suis la servante du Seigneur ».
5. « Ce jour-là beaucoup me diront : « Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en ton nom que nous avons été prophètes, … que nous avons chassé les démons, … que nous avons fait beaucoup de miracles ? » Alors je leur déclarerai : « Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi, vous qui faites le mal ! » La mise en garde de Jésus est forte. Les dons de l’Esprit Saint, les charismes ne sont pas un brevet de sainteté. Ils ne dispensent pas de la conversion en profondeur, dont la base même est la recherche de l’obéissance aux paroles de l’Évangile. L’humilité de l’obéissance de Marie, qui a bénéficié des plus grandes grâces pour sa mission, est pour nous un vrai modèle.
9° D TO B — Le Fils de l’homme est maître du sabbat
Dt 5,12-15 ; 2 Co 4,6-11 ; Mc 2,23-3,6.
1. « Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d’Égypte, et que le Seigneur ton Dieu t’en a fait sortir par la force de sa main et la vigueur de son bras. C’est pourquoi le Seigneur ton Dieu t’a commandé de célébrer le jour du sabbat. » L’un des aspects de la célébration du sabbat est d’être le mémorial de la libération d’Égypte. La célébration de notre dimanche est aussi mémorial d’une libération, celle qui nous est donnée par Jésus en sa mort sur la croix et sa résurrection, la libération de la mort pour passer à la Vie. Avec Marie, nous rendons grâce pour l’œuvre d’amour de Jésus.
2. « Sur la montagne, Dieu donna ce commandement : « Observe le sabbat comme un jour sacré… Pendant six jours tu travailleras et tu feras ton ouvrage, mais le septième jour est le jour du repos, sabbat en l’honneur du Seigneur ton Dieu. » « Le contenu du précepte n’est pas d’abord une simple interruption du travail, mais la célébration des merveilles opérées par Dieu. Dans la mesure où ce « souvenir », plein de reconnaissance et de louange pour Dieu, est vif, le repos de l’homme, le jour du Seigneur, prend sa pleine signification » (Jean-Paul II, DD n° 17). Demandons à Marie de nous obtenir la grâce de vivre notre dimanche dans l’esprit de son Magnificat.
3. « Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien ou de faire le mal ? de sauver une vie ou de la tuer ? » Ils se taisaient. Alors, promenant sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leurs cœurs, Jésus dit à l’homme : « Étends la main » Il l’étendit et sa main redevint normale. » De nombreuses fois, Jésus s’est affronté à une conception du sabbat qui le réduisait à une simple inaction formaliste. Il va chercher, à travers des occasions précises, à ouvrir les cœurs à l’amour du prochain. En agissant ainsi l’homme ne travaille pas pour lui-même, mais accomplit le commandement divin de l’amour. Que Marie, mère du bel amour, nous obtienne un cœur aimant.
4. « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat. Voilà pourquoi le Fils de l’homme est maître même du sabbat. » Jésus est venu proclamer le commandement de l’amour comme commandement suprême, et il s’affirme « maître même du sabbat ». C’est ainsi que l’amour nous pousse à d’agir dans un esprit de service envers notre prochain, ce qui honore Dieu en son jour. Regardons Marie après l’annonce de l’ange Gabriel : elle part servir sa cousine Élisabeth.
5. « Le Dieu qui a dit : « La lumière brillera au milieu des ténèbres », a lui même brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de sa gloire qui rayonne sur le visage du Christ. » La vraie connaissance de la gloire de Dieu n’est pas celle de la Loi, mais celle de l’Esprit, c’est-à-dire de l’Amour. Elle « rayonne sur le visage du Christ ». Dieu, en son jour, est plus vivant que jamais pour l’homme. « Mon Père travaille toujours et moi aussi je travaille » dit Jésus (Jn 5,17). Réjouissons-nous aussi de la présence maternelle de Marie à nos côtés : elle est constante, y compris le dimanche !
9° D TO C — Exauce les demandes de l’étranger
1 R 8,41-43 ; Ga 1,1-10 ; Lc 7,1-10.
1. « Le centurion avait entendu parler de Jésus ; alors il lui envoya quelques notables juifs pour le prier de venir sauver son esclave. Arrivés près de Jésus, ceux-ci le suppliaient : « Il mérite que tu lui accordes cette guérison. Il aime notre nation ; c’est lui qui nous a construit la synagogue. » Cette réflexion est représentative d’une mentalité toujours bien répandue : « Il mérite que tu lui accordes cette guérison. » Ou encore, à propos d’une épreuve : « Il ne méritait pas cela ». C’est le point de vue du mérite de l’homme, qui méconnaît la gratuité de l’amour de Dieu à défaut d’ignorer l’aveuglement du mal. Contemplons en Marie, celle qui est comblée de l’amour gratuit de Dieu.
2. « Le centurion lui fit dire par des amis : « Seigneur, ne prend pas cette peine, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. Moi-même, je ne me suis pas senti le droit de venir te trouver. Mais dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri. » La parole que le centurion dit à Jésus est devenue le support liturgique d’une démarche spirituelle d’humilité, avant la communion eucharistique. « Je ne suis pas digne », telle est la vérité. Indigne d’être exaucé par une guérison, à plus forte raison indigne de communier. Marie n’exprime-t-elle pas cette même conscience de ne pas avoir droit aux dons de Dieu par les mots : « Il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante » ?
3. « Moi qui suis un subalterne, j’ai des soldats sous mes ordres ; à l’un je dis : Va, et il va ; à l’autre : Viens, et il vient… » Entendant cela, Jésus fut dans l’admiration. Il se tourna vers la foule qui le suivait : « Je vous le dis, même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi ! » Ce centurion est humble, et il a une grande foi en Jésus. Il croit vraiment de tout son cœur que Jésus peut accomplir à distance la guérison qu’il demande. Nous pouvons effectivement prendre modèle sur une telle foi, pour éviter de chercher à nous appuyer sur des signes. Demandons avec Marie à grandir dans la foi.
4. « Salomon fit cette prière : « Si donc, à cause de ton nom, un étranger, qui n’est pas de ton peuple Israël, vient d’un pays lointain prier dans ce Temple, toi, au ciel où tu résides, écoute-le. Exauce toutes les demandes de l’étranger. » Jésus admire publiquement la foi d’un étranger, et cet accent universaliste retentit déjà dans cette prière de Salomon qui désire profondément que « tous les peuples de la terre… reconnaissent ton Nom et t’adorent ». La volonté salvifique de Dieu est universelle ; l’incarnation du Fils en Marie de Nazareth nous a révélé la paternité de Dieu envers tous les hommes.
5. « Je trouve vraiment étonnant que vous abandonniez si vite celui qui vous a appelés par la grâce du Christ, et que vous passiez à un autre évangile. » Dans le même sens que Salomon et Jésus, Saint Paul trouve vraiment étonnant que les Galates se soient détournés « si vite » de l’évangile de la « grâce de Jésus-Christ », qui est destiné à tous les hommes, pour se donner à une religion particulière dans laquelle on se livre à des pratiques « sans force ni valeur » (Ga 4,9). Demandons la prière de Marie, elle que l’Église « vénère comme la Mère spirituelle de l’humanité et celle qui nous obtient la grâce » (JP II, RM 47).