Écouter l’homélie du 6 novembre 2016, 32° dimanche dans l’année C, à la paroisse Saint Aubin (72).
Paroles du pape avant l’angélus
Chers frères et sœurs, bonjour !
A peu de jours de distance de la solennité de la Toussaint et de la Commémoration des fidèles défunts, la Liturgie de ce dimanche nous invite encore à réfléchir sur le mystère de la résurrection des morts. L’Evangile (cf. Lc 20,27-38) présente Jésus confronté à quelques sadducéens, qui ne croyaient pas dans la résurrection et concevaient la relation à Dieu uniquement dans la dimension de la vie terrestre. Et donc, pour ridiculiser la résurrection et mettre Jésus en difficulté, il lui soumettent un cas paradoxal et absurde : une femme qui a eu sept maris, tous frères entre eux, et qui sont morts l’un après l’autre. Et voici la question malicieuse adressée à Jésus : cette femme, à la résurrection, de qui sera-t-elle l’épouse (v. 33) ?
Jésus ne tombe pas dans le piège et confirme la vérité de la résurrection, en expliquant que l’existence après la mort sera différente de l’existence sur la terre. Il fait comprendre à ses interlocuteurs qu’il n’est pas possible d’appliquer les catégories de ce monde aux réalités de l’au-delà qui sont plus grandes que ce que nous voyons en cette vie. Il dit en effet : « Les enfants de ce monde prennent femme et mari. Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari » (vv. 34-35). Avec ces paroles, Jésus entend expliquer qu’en ce monde nous vivons de réalités provisoires, qui finissent ; en revanche dans l’au-delà, après la résurrection, nous n’aurons plus la mort comme horizon et nous vivrons tout, également les liens humains, dans la dimension de Dieu, de façon transfigurée. Le mariage aussi, signe et instrument de l’amour de Dieu en ce monde, resplendira transformé par la pleine lumière dans la glorieuse communion des saints au Paradis.
Les “enfants de Dieu et enfants de la résurrection” ne sont pas quelques privilégiés, mais ce sont tous les hommes et toutes les femmes, car le salut apporté par Jésus est pour chacun de nous. Et la vie des ressuscités sera semblable à celle des anges (cf. v. 36), c’est-à-dire toute immergée dans la lumière de Dieu, toute dédiée à sa louange, dans une éternité pleine de joie et de paix. Mais attention ! La résurrection n’est pas seulement le fait de ressusciter après la mort, mais c’est un nouveau genre de vie que nous expérimentons déjà dans l’aujourd’hui; c’est la victoire sur le néant que déjà nous pouvons savourer à l’avance. La résurrection est le fondement de la foi et de l’espérance chrétienne ! S’il n’y avait la référence au Paradis et à la vie éternelle, le christianisme se réduirait à une éthique, à une philosophie de vie. Au contraire le message de la foi chrétienne vient du ciel, il est révélé par Dieu et va au-delà de ce monde. Croire à la résurrection est essentiel, afin que chacun de nos actes d’amour chrétien ne soit pas éphémère ni une fin en soi, mais devienne une graine destinée à éclore dans le jardin de Dieu, et à produire des fruits de vie éternelle.
Que la Vierge Marie, reine du ciel et de la terre, nous confirme dans l’espérance de la résurrection et nous aide à faire fructifier par de bonnes œuvres la parole de son Fils semée dans nos cœurs.
Traduction de Zenit, Anne Kurian