La vérité a-t-elle besoin de la foi ? de Félix-Henri Bouquet des Chaux, Cerf, 160 p.
Un ouvrage éclairant sur ce qui rapproche et différencie la vérité de foi des autres types de croyance.
Gilles Donada, La Croix du 20 déc. 2024
Si le titre de l’ouvrage ressemble à l’intitulé d’une dissertation de philosophie, le contenu se révèle accessible et éclairant. Félix-Henri
Bouquet des Chaux rapproche foi et raison. «La science alimente notre foi en mettant devant nos yeux la beauté et le mystère infini de la
vie. La foi, elle, rappelle à la science que l’intelligence doit accepter de se laisser interpeller par ce qu’elle observe.»
Aujourd’hui, analyse le prêtre de la communauté Saint-Martin, la notion de vérité est l’objet d’une remise en cause qui, après avoir frappé les vérités de foi, s’étend désormais à tout le champ de la connaissance.
«On a exclu du domaine de la raison les vérités théologiques,
philosophiques, morales, et même maintenant les scientifiques pour les renvoyer à la subjectivité.»
L’avènement du règne de l’opinion, amplifié par les réseaux sociaux, marque le triomphe d’une nouvelle forme de croyance : la
«croivance» (la terre est plate, le Covid est le fruit d’une vaste conspiration, les pratiques ésotériques sont efficaces, etc. ), mot inventé
par le neuroscientifique Sebastian Dieguez, qui enferme chacun dans sa propre vérité.
L’auteur rappelle la singularité du christianisme qui repose sur la «qualité de la relation» et de «confiance» entre l’être humain et l’être divin: «La vérité n’est pas d’abord» un «théorème mathématique froid», une «doctrine», ni une «certitude morale», mais «une personne vivante», le Christ, «qui m’aime» et «veut mon bien».