Un ami, le P. Pierre Soubeyrand, membre de la Cté des Béatitude, auteur du livre « Comprendre l’Islam, risque ou défi? » (2011), écrit dans sa dernière Lettre aux amis (août 2014) :
« Vous avez dû être bouleversés, comme tant de chrétiens, du sort réservé à nos frères au Proche-Orient, Syrie, Irak, Liban… mais aussi au Nigéria, Soudan, RCA. Seule la prière, l’action concrète à travers l’AED et Œuvre d’Orient et l’ouverture de nos communautés pour accueillir et aider ceux qui ont tout perdu. El-Qaïda et le djihadisme, comme à d’autres époques des courants radicaux de l’Islam font disparaître ce qui fut le berceau du christianisme pour tout l’Orient.
Depuis longtemps, nous sommes avertis de cette montée de l’antichristianisme de l’Islam qui veut s’imposer comme la seule chance de salut pour l’humanité dans un messianisme conquérant. Mais l’Occident, ne comptant que sur lui-même, ne veut pas voir comme fondamental, voire congénital à l’Islam, ce retour aux sources, comme le Coran intangible. Dans sa prière (!), dans les jardins du Vatican, l’imam a surtout cité la sourate 2, la plus violente mais évitant les versets les plus controversés, sauf pour terminer son discours où il n’hésite pas à invoquer « son Seigneur » de « donner la victoire sur les kaffirîn » (terme qui ne laisse aucune ambiguïté dans la culture coranique). Ce dernier verset (286) de la sourate 2 ne faisait pas parti de son texte écrit et traduit, passant outre les consignes données dès le départ pour ce moment de prière pour la paix, mise tellement à mal depuis entre Israël et le Hamas et dans la foulée l’invasion de ceux qui s’autoproclament comme le Califat de l’État islamique.
Le Conseil pontifical pour le dialogue ( !) interreligieux vient de lancer un appel pressant aux autorités musulmanes pour dénoncer avec courage, fermement et clairement, les graves atteintes à la dignité humaine, des peuples, des minorités et de tout faire pour stopper ces massacres et cette barbarie. Signalons aussi la position ferme du Pape François à son retour de Séoul. Mais pour l’instant, un lourd silence comme réponse du côté des autorités politiques et religieuses musulmanes (comme Al-Azar), même s’il y a des musulmans courageux qui ont payé de leur vie, la défense de compatriotes chrétiens.
Les révolutions arabes n’ont fait que renforcer le sentiment de puissance au sein des communautés musulmanes et le radicalisme, déstabiliser les pouvoirs et conduire à des systèmes anarchiques violents. Ce n’est pas la démocratie qui en est sortie, mais le renforcement du salafisme, du djihadisme et une nouvelle puissance totalitaire d’Al-Qaïda, avec le califat. Nous sommes aujourd’hui non seulement dans une nouvelle configuration politique au Proche-Orient, mais dans un risque de choc mondial, porté par les plus activistes. Al-Qaïda n’est pas aux portes de l’Occident, il a déjà ses cellules dormantes en Occident et en particulier en France. Le livre de Samuel Laurent (Ed. Seuil – 2014) Al-Qaïda en France en témoigne et ce peut être terrifiant, comme l’évêque chaldéen de Mossoul en avertit aussi l’Occident dans le journal italien Corriere de la sera http://www.armenews.com/article.php3?id_article=102632%3Cbr%20/%3E, et sur d’autres sites. Sans un sursaut de l’Église pour annoncer le seul chemin du Salut, sans une réponse franche, énergique des élites musulmanes et un choix de la Vérité dans la Charité, sans un front commun dans la prière et le jeûne, il n’y aura pas de paix, mais beaucoup de larmes et de souffrances. C’est le choix de la Vie ou de la Mort, de ce Dieu-Amour vainqueur de la mort ou bien du Menteur et homicide dès l’origine. «