La triple manifestation

L’Épiphanie, le Baptême au Jourdain, les Noces de Cana…

Écouter l’homélie du dimanche 13 janvier 2019, fête du baptême du Seigneur, à la paroisse Saint Aubin (72).

Image : baptême dans le Bosphore, Épiphanie 2011 (photo AFP)

Paroles du pape avant l’angélus

Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, au terme du Temps liturgique de Noël, nous célébrons la fête du Baptême du Seigneur. La Liturgie nous appelle à connaître plus pleinement Jésus dont, il y a peu, nous avons célébré la naissance ; et pour cela l’Evangile (cf. Lc 3,15-16.21-22) illustre deux éléments importants : la relation de Jésus avec le peuple et la relation de Jésus avec le Père.

Dans le récit du baptême, conféré par Jean le Baptiste à Jésus dans les eaux du Jourdain, nous voyons avant tout le rôle du peuple. Jésus est au milieu du peuple. (Le peuple) n’est pas seulement en arrière-plan de la scène, mais c’est une composante essentielle de l’événement. Avant de s’immerger dans l’eau, Jésus s’“immerge” dans la foule, il s’unit à elle en assumant pleinement la condition humaine, en partageant tout, excepté le péché.

Dans sa sainteté divine, pleine de grâce et de miséricorde, le Fils de Dieu s’est fait chair pour prendre sur soi et enlever le péché du monde : prendre nos misères, notre condition humaine. C’est pourquoi aujourd’hui aussi c’est une épiphanie, car en allant se faire baptiser par Jean, au milieu des gens pénitents de son peuple, Jésus manifeste la logique et le sens de sa mission.

En s’unissant au peuple qui demande à Jean le Baptême de conversion, Jésus en partage aussi son désir profond de renouveau intérieur. Et l’Esprit Saint qui descend sur Lui « sous une apparence corporelle, comme une colombe » (v. 22) est le signe qu’avec Jésus commence un nouveau monde, une “nouvelle création” dont font partie tous ceux qui accueillent le Christ dans leur vie. A chacun de nous aussi, qui sommes nés à nouveau avec Jésus dans le Baptême, sont adressées ces paroles du Père : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » (v. 22). Cet amour du Père, que nous avons reçu au jour de notre Baptême, est une flamme qui a été allumée dans notre cœur, et qui demande d’être alimentée par la prière et la charité.

Le premier élément était Jésus au milieu du peuple, qui s’immerge dans le peuple. Le second élément souligné par l’évangéliste Luc est qu’après l’immersion dans le peuple et dans les eaux du Jourdain, Jésus s’“immerge” dans la prière, c’est-à-dire dans la communion avec le Père. Le baptême est le commencement de la vie publique de Jésus, de sa mission dans le monde comme envoyé du Père pour manifester sa bonté et son amour pour les hommes. Cette mission est accomplie en union constante et parfaite avec le Père et avec l’Esprit Saint. La mission de l’Eglise aussi, et celle de chacun de nous, pour être fidèle et fructueuse, est appelée à “se greffer” sur celle de Jésus. Il s’agit de régénérer continuellement l’évangélisation et l’apostolat dans la prière, pour rendre un témoignage chrétien clair, pas selon nos projets humains, mais selon le plan et le style de Dieu.

Chers frères et sœurs, la fête du Baptême du Seigneur est une occasion propice pour renouveler avec gratitude et conviction les promesses de notre Baptême, en nous employant à vivre quotidiennement en cohérence avec lui. Il est très important également, comme je vous l’ai dit à plusieurs reprises, de connaître la date de votre Baptême. Je pourrais demander : “Qui parmi vous connaît la date de son Baptême ?”. Pas tous, assurément. Si quelqu’un parmi vous ne la connaît pas, en rentrant chez lui, qu’il la demande à ses parents, à ses grands-parents, à ses oncles et tantes, à son parrain et sa marraine, aux amis de la famille… Qu’il demande : “A quelle date ai-je été baptisé, ai-je été baptisée ?”. Et puis ne l’oubliez pas : que ce soit une date préservée dans votre cœur, pour la célébrer chaque année.

Que Jésus, qui nous a sauvés non pas par nos mérites mais pour mettre en oeuvre la bonté immense du Père, nous rende miséricordieux envers tous. Que la Vierge Marie, Mère de Miséricorde, soit notre guide et notre modèle.

Traduction de Zenit, Anne Kurian