Écouter l’homélie du dimanche 7 octobre 2018, 27° de l’année B, à la paroisse Saint Aubin (72).
Paroles du pape François avant l’angélus
Chers frères et soeurs, bonjour!
L’évangile de ce dimanche (cf. Mc 10,2-16) nous offre la parole de Jésus sur le mariage. Le récit commence par la provocation des pharisiens qui demandent à Jésus s’il est licite pour un mari de répudier sa femme, comme le prévoit la loi de Moïse (cf. vv. 2- 4). Avant tout, avec la sagesse et l’autorité qui lui viennent du Père, Jésus redimensionne la prescription mosaïque en disant: « C’est en raison de la dureté de votre cœur que lui, – c’est-à-dire l’ancien législateur -, a écrit cette norme pour vous » (v. 5). Autrement dit, il s’agit une concession servant à atténuer les failles produites par notre égoïsme, mais elle ne correspond pas à l’intention du Créateur à l’origine.
Et ici, Jésus reprend le livre de la Genèse: « Depuis le commencement de la création [Dieu] les a faits homme et femme; À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un »(vv. 6-7). Et il conclut: « Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » (v. 9). A l’origine, dans le projet du Créateur, il n’y a pas d’homme qui épouse une femme puis, si les choses ne marchent pas, la répudie. Non. Au contraire, il y a l’homme et la femme appelés à se reconnaître, à se compléter, à s’aider mutuellement dans le mariage.
Cet enseignement de Jésus est très clair et défend la dignité du mariage, en tant qu’union d’amour qui implique la fidélité. Ce qui permet aux couples mariés de rester unis dans le mariage, c’est un amour qui est don réciproque, soutenu par la grâce du Christ. Si, au contraire, l’intérêt individuels et la satisfaction personnelle prévalent chez les époux, leur union ne pourra pas résister.
Et c’est la même page évangélique qui nous rappelle avec beaucoup de réalisme que l’homme et la femme, appelés à vivre l’expérience de la relation et de l’amour, peuvent douloureusement faire des gestes qui provoquent une crise. Jésus n’admet pas tout ce qui peut conduire au naufrage de la relation. Il le fait pour confirmer le dessein de Dieu, dans lequel se distinguent la force et la beauté de la relation humaine. D’une part, l’Église ne se lasse pas de confirmer la beauté de la famille telle qu’elle nous a été transmise par l’Écriture et par la Tradition; en même temps, elle s’efforce de faire ressentir concrètement sa proximité maternelle à ceux qui vivent l’expérience de relations brisées ou qui se poursuivent avec souffrance et fatigue.
La manière dont Dieu agit avec son peuple infidèle – c’est-à-dire avec nous – nous enseigne que l’amour blessé peut être guéri par Dieu, grâce à la miséricorde et au pardon. Par conséquent, ce qui est demandé à l’Eglise, dans ces situations, ce n’est pas, tout de suite et seulement la condamnation. Au contraire, devant tant d’échecs conjugaux douloureux, elle se sent appelée à vivre sa présence d’amour, de charité et de miséricorde, pour ramener à Dieu les cœurs blessés et perdus.
Invoquons la Vierge Marie pour qu’elle aide les époux à vivre et à renouveler toujours leur union, à partir du don originel de Dieu.
[Texte original: italien]
© Traduction de ZENIT, Anita Bourdin