Écouter l’homélie du dimanche 3 mars 2019, 8° dans l’année C, à la paroisse Saint Aubin (72).
Paroles du pape avant l’angélus
Chers frères et soeurs, bonjour!
Le passage de l’Évangile d’aujourd’hui présente de courtes paraboles, par lesquelles Jésus veut indiquer à ses disciples la voie à suivre pour bien vivre. Par cette question: « Un aveugle peut-il conduire un autre aveugle? » (Lc 6, 39), il veut souligner qu’un guide ne peut pas être aveugle, mais doit bien voir, c’est-à-dire qu’il doit posséder la sagesse pour guider avec sagesse, sinon il risque de nuire aux personnes qui lui font confiance. Jésus attire ainsi l’attention de ceux qui ont des responsabilités en matière d’éducation ou de commandement: pasteurs d’âmes, autorités publiques, législateurs, enseignants, parents, en les exhortant instamment à être conscients de leur rôle délicat et à toujours trouver le juste chemin sur lequel conduire les personnes.
Et Jésus emprunte une expression sapientielle pour s’indiquer lui-même comme modèle de maître et de guide à suivre: « Le disciple n’est pas au-dessus du maître ; mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître »(v. 40). C’est une invitation à suivre son exemple et son enseignement pour être des guides sûrs et sages. Et cet enseignement est particulièrement contenu dans le discours sur la montagne, que la liturgie nous proposera dans trois dimanches dans l’Évangile, indiquant une attitude de douceur et de miséricorde pour être des personnes sincères, humbles et justes. Dans le passage d’aujourd’hui, nous trouvons une autre phrase significative, qui exhorte à ne pas être présomptueux ni hypocrites. Il dit: « Pourquoi regardes-tu la paille qui est dans l’oeil de ton frère et ne remarques-tu pas la poutre qui est dans le tien? » (v. 41). Combien de fois – nous le savons tous – il est plus facile ou plus commode de discerner et de condamner les défauts et les péchés d’autrui sans pouvoir voir les nôtres avec autant de lucidité. Nous cachons toujours nos fautes, nous les cachons aussi à nous-mêmes; au contraire, il est facile de voir les défauts des autres. La tentation c’est d’être indulgent envers soi-même – la « manche large » avec soi-même – et dur envers les autres. Il est toujours utile d’aider les autres par de sages conseils, mais alors que observons et corrigeons les défauts de notre voisin, nous devons également être conscients d’avoir nous aussi des défauts. Si je crois ne pas en avoir, je ne peux ni condamner ni corriger les autres. Nous avons tous des défauts: tous. Nous devons en être conscients et, avant de condamner les autres, nous devons regarder en nous-mêmes. Nous pouvons ainsi agir de manière crédible, avec humilité, en témoignant de la charité.
Comment pouvons-nous comprendre si notre œil est libre ou obstrué par une poutre? C’est toujours Jésus qui nous le dit: « Il n’y a pas de bon arbre qui produise de mauvais fruits, pas plus qu’un mauvais arbre ne produit de bons fruits. En fait, chaque arbre se reconnaît à ses fruits « (vv.43-44). Le fruit ce sont les actions, mais aussi les paroles. La qualité de l’arbre se reconnaît aussi aux paroles. En fait, celui qui est bon tire du bien de son cœur et de sa bouche et qui est mauvais tire le mal, pratiquant l’exercice le plus dommageable qui soit parmi nous: le murmure, les cancans, mal parler des autres. Cela détruit, détruit la famille, détruit l’école, détruit le lieu de travail, détruit le quartier. Les guerres commencent par la langue. Réfléchissons un peu sur cet enseignement de Jésus et posons-nous la question: est-ce que je parle mal des autres? Est-ce que j’essaie toujours de salir les autres? M’est-il plus facile de voir les défauts des autres que les miens? Et essayons de nous corriger au moins un peu: cela nous fera du bien à tous.
Nous invoquons le soutien et l’intercession de Marie pour suivre le Seigneur sur ce chemin.
© Traduction de ZENIT, Anita Bourdin