Avec Myriam Chopin, enseignante-chercheuse en histoire à l’université de Haute-Alsace. Auteur de « Histoire de la pilule : libération ou enfermement ? » (Passés Composés)
Il y a des époques qui s’incarnent plus particulièrement dans des objets. Quand on les utilise, ceux-ci changent votre manière d’être et vous engagent pleinement. D’une certaine façon, ils vous rendent service autant qu’ils vous asservissent. Prenez la télévision. Elle remplace le foyer de la cheminée. Tous les regards s’y concentrent en silence, avec ce caractère hypnotique.
Les vraies révolutions surviennent beaucoup plus dans l’intimité silencieuse que dans le fracas de la rue. La pilule contraceptive en est l’exemple par excellence. Avec cette dimension symbolique, totémique, qui fait de sa consommation une sorte d’eucharistie quotidienne, qui entre dans le corps pour le modifier, le rendre conforme à un esprit.
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Nous n’allons pas commenter ce matin, une fois de plus, la décision de la Cour suprême américaine concernant l’avortement, même si le sujet est lié.
Nous allons nous intéresser à l’histoire de la pilule, légalisée en 1967 et dont on sait que Paul VI en condamna l’usage, même s’il faillit prendre une position plus nuancée. L’Eglise réprouve les rapports sexuels incomplets. La pilule permettait à l’homme de répondre à ce commandement mais aux dépens de la femme. Ce qui importe, rétrospectivement, c’est que Paul VI réaffirma le rejet de toute forme de contraception mécanique ou chimique.
La pilule est aujourd’hui remise en cause par les jeunes générations. Quelle est donc l’histoire de la pilule ? Myriam Chopin, enseignante-chercheuse à l’Université de Haute-Alsace, la retrace pour nous en écho à son à son ouvrage paru aux éditions Passés Composés.
