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Physicien de formation, Malik Bezouh est un spécialiste de la question de l’islam de France. Dans les années 1990, il s’est rapproché de la Confrérie des Frères musulmans, pour s’en éloigner peu après. Il est l’auteur de France-islam: le choc des préjugés.
Aujourd’hui, nous autres Français de confession ou de culture musulmane, à l’instar de l’illustre Bossuet, devons être capables de poser un diagnostic sur cette maladie de l’islam: celle de sa difficulté à embrasser la modernité. La furie intégriste qui déchaîne les enfers en est d’ailleurs symptomatique. Cela implique que l’on cesse de s’abriter, à chaque fois que l’on nous interroge, derrière ce lieu commun consistant à dire, tel un leitmotiv, que l’islam est une religion de paix. Personne n’est dupe! Tétanisés, ces Français musulmans, et Grand Dieu comme on les comprend, craignent, par-dessus-tout, de rajouter de l’eau au moulin des préjugés qui entourent ce culte de temps immémorial. Pourtant, ce travail de pédagogie nationale est indispensable. Nous contribuerons à dissiper les peurs qui s’alimentent des non-dits et, partant, gagnerons en crédibilité. Car oui, l’islam, déployé dans sa dimension spirituelle ou soufie, est, sans conteste, une religion de paix. Or, aujourd’hui, manipulé par les despotes arabes qui font gémir les populations sous le joug de la tyrannie, atrocement défiguré par l’islamisme, confisqué par les conservateurs religieux, intolérants au possible, l’islam, tel qu’il est perçu, fait peine à voir. Il nous appartient donc, citoyens musulmans de France, d’expliquer que l’islam, convalescent depuis le XIIIe siècle, est en train de basculer, malgré lui, dans une nouvelle ère, tout comme l’Ancien Régime de Bossuet jadis, celle d’une modernité exogène qu’il n’a pas créée mais qui lui est imposée de l’extérieur: l’Occident. Cela lui est d’autant plus pénible. D’où ces résistances spectaculaires. L’une d’elles, la pire, s’appelle le djihadisme…