Vénérable Marthe Robin, des témoins réagissent et parlent

Marthe Robin (1902-1981) vient d’être déclarée Vénérable par le Pape François le 7 novembre 2014.

Le débat public n’a jamais cessé au sujet de cette célèbre paysanne drômoise paralysée qui a revécu mystiquement la Passion du Christ pendant 50 ans. Son intense union à Dieu était accompagnée de phénomènes que l’on retrouve tout au long de l’histoire de la spi- ritualité catholique : elle ne mangeait pas, elle ne buvait pas et elle ne dormait pas. Toute entière dévouée à sa mission, elle a réussi à se protéger de la curiosité publique, aidée en cela par le Chanoine Georges Finet, le prêtre avec lequel elle a fondé les Foyers de Cha- rité. Loin de la couper du monde, son union à Dieu lui a permis de se dévouer aussi aux autres. On estime à plus de 100 000 le nombre de personnes qu’elle a reçues pour les écouter et les réconforter. « Sans cesse à chacun et à tous dans un don total à Dieu », telle est la formule qu’elle vivait quotidiennement.

En reconnaissant qu’elle a pratiqué les vertus de façon remarquable, c’est-à-dire avec un courage au-delà de la normale, le Pape François ne s’est pas prononcé sur la valeur des phénomènes mystiques. Il a simplement reconnu que la servante de Dieu Marthe Robin avait pratiqué « héroïquement » les vertus humaines de base, prudence, justice, tempérance, force et les vertus chrétiennes de foi, d’espé- rance et de charité. La voie est maintenant ouverte à sa béatification si est reconnu officiellement un miracle obtenu par la prière de simples fidèles qui se sont recommandés à son intercession.

C’est dans ce contexte qu’un groupe de personnes qui ont bien connu Marthe Robin ou qui l’ont étudiée de près apportent des éléments nouveaux au public. Il s’agit de Marc Deramaix, un universitaire rompu à la critique des textes, et du Père Raymond Peyret qui a déjà écrit quatre livres sur elle. Intervient également une filleule de Marthe, Bernadette Galichet, qui a approfondi les aspects médicaux sous-jacents à sa vie mystique. Béatrice Soulary, qui a été longtemps membre des Foyers de Charité et qui a particulièrement bien connu Marthe, donne connaissance du rapport officiel des trois exorcistes à qui le diocèse de Valence avait demandé une expertise. Le Père Pierre Vignon, qui a lui aussi connu Marthe durant les dix dernières années de sa vie, livre au public les extraits du journal intime de son oncle le Chanoine Fernand Vignon (1902-1978), grand ami de Marthe. Etant en possession de ces carnets qu’il a sauvés de la destruction, c’est seulement cette année qu’il a pu les lire. Ebloui par ce qu’ils donnent à voir de la vie simple et profonde de Marthe, il a décidé de ne pas garder ce trésor pour lui. Il a enfin interrogé des membres de la famille de Marthe Robin, et deux de ses petites nièces, Marie-Hélène et Colette, nées Gaillard, ont accepté de cautionner quelques-uns des précieux souvenirs que l’ensemble de la famille garde de leur tante. Quelques photos et des documents sont joints à l’ouvrage.

Mgr Jean-Marcel Chabbert, religieux franciscain devenu archevêque de Rabat puis de Perpignan, qui a très bien connu Marthe, aujourd’hui à la retraite, a donné le ton dans sa Préface. L’apport de ces témoins enrichit la connaissance au sujet de la vie mystérieuse de Marthe Robin et permet de resituer certaines affirmations de sa biographie officielle. Ce livre permet d’approfondir certains points de la biographie de Marthe Robin. Il est édité en version de poche afin de permettre l’accès à toute personne désireuse de mieux s’informer à son sujet.