Ce que signifie la constitutionnalisation de l’IVG selon Fabrice Hadjadj

Avec Fabrice Hadjadj, philosophe, directeur de l’Institut Philanthropos, membre du conseil pontifical pour les laïcs et auteur Des loups déguisés en agneaux – penser les abus dans l’Eglise (Ed. Cerf) 

Le Parlement se réunit aujourd’hui en Congrès au chateau de Versailles pour faire de la France le premier pays du monde à inscrire explicitement dans sa Constitution l’interruption volontaire de grossesse (IVG) afin de protéger le droit à l’avortement jugé en recul dans de nombreux pays. C’est l’aboutissement d’une idée défendue par la gauche, embrassé par le camp présidentiel après la remise en cause de ce droit fédéral aux Etats-Unis en 2022, et finalement soutenue par le chef de l’Etat il y a un an. Ce président baptisé, mais ne s’affichant pas en catholique pratiquant, se dit sensible à la « transcendance » et discute du sujet avec le pape François. Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute : le discours des Bernardins avait sans doute suscité des espoirs démesurés. La question est maintenant de savoir ce que signifie cette constitutionalisation de l’IVG.