Aie conscience de ta faiblesse
« Les apôtres dirent au Seigneur » ; le mot « apôtre » signifie « envoyé » : c’est donc un dialogue entre le Christ et ses envoyés. Cela veut dire que cette phrase de Jésus concerne les activités d’évangélisation ; les apôtres, les envoyés disent à celui qui les envoie « Augmente en nous la foi ». Cette prière, c’est la nôtre bien souvent. Quand nous prenons conscience de notre faiblesse, de notre impuissance, et qu’il nous semble que si nous étions plus riches de foi, nous serions plus efficaces.
Compte sur la puissance de Dieu
Pourtant Jésus répond qu’il ne s’agit pas de chercher à évaluer notre foi, le problème n’est pas là. Il s’agit de compter sur la puissance de Dieu ; c’est lui qui agit, ce n’est pas notre foi, petite ou grande. Jésus accentue volontairement le paradoxe : la graine de moutarde était considérée comme la plus petite de toutes les graines, et le grand arbre dont il parle (en grec, sycomore) était réputé indéracinable. Concrètement, cela veut dire : rien ne doit nous décourager, aucune situation n’est définitivement perdue. Il n’est pas question de rendre notre tablier. Impossible n’est pas chrétien.
Ravive le don gratuit de Dieu
Ce don de Dieu, dont Paul parle à Timothée, c’est bien évidemment l’Esprit-Saint. « Car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de pondération. » « Ravive le don gratuit de Dieu », car les dons de Dieu peuvent s’étioler en nous ! Ce n’est donc pas en nous qu’il faut chercher force, amour et maîtrise de soi : c’est dans cette source inépuisable que Dieu a installée au plus intime de nous-mêmes au jour de notre baptême : l’Esprit Saint, auquel nous devons faire appel chaque jour.
Reste dans l’humilité
L’expression employée ici est « simples serviteurs », « serviteurs inutiles », au service d’une tâche qui nous dépasse. Et heureusement ! Oui, nous ne sommes que des subalternes, la responsabilité ne repose pas sur nous. Quel soulagement ! Nous ne sommes pas « inutiles » pour autant : il veut avoir besoin de notre collaboration. Nous sommes quelconques, mais avec notre petit travail quelconque, il fait sa moisson. Dieu nous associe à son oeuvre… Mais le responsable, c’est lui !
Vis dans la confiance
La violence dont parle Habacuc ici, c’est celle de l’ennemi du moment, Babylone. L’insolence de Babylone qui s’enorgueillit de ses conquêtes et qui croit fonder sur elles une prospérité durable pourrait ébranler Habacuc : « Devant moi, pillage et violence ; dispute et discorde se déchaînent. » Mais: dans les épreuves, même les plus terribles, la seule voie possible pour le croyant c’est de garder confiance en Dieu : accepter de ne pas comprendre, mais ne pas accuser Dieu. Toute autre attitude nous détruit : la méfiance à l’égard de Dieu ne nous fait que du mal. « Le juste vivra par sa fidélité » ou, pour le dire autrement, c’est la confiance en Dieu qui nous fait vivre ; le soupçon ou la révolte nous détruit.
Fais ton devoir
Jésus nous suggère de rester sereins dans l’exercice de notre mission. C’est lui le maître de la moisson, pas nous. Comme le dit Mère Teresa : « Nous devons délibérément renoncer à tout désir de contempler le fruit de notre labeur, accomplir seulement ce que nous pouvons, du mieux que nous le pouvons, et laisser le reste entre les mains de Dieu. Ce qui importe, c’est le don de toi-même, le degré d’amour que tu mets dans chacune de tes actions ».