La fête du Christ-Roi peut nous plonger dans une certaine perplexité.
D’une part, nous pouvons confesser fermement que Jésus ressuscité a vaincu la mort et le mal, et donc qu’il règne vraiment. D’un autre côté, l’évangile de ce dimanche nous donne à contempler Jésus crucifié entre les deux brigands, vaincu par le mal et la mort qu’il va vivre quelques instants plus tard.
Précisément, c’est en partie dans ce rapport au mal que nous pouvons comprendre la Royauté du Christ. L’un des brigands accuse Jésus de ne rien faire pour le tirer du mal. L’autre comprend que Jésus est l’Innocent, innocent du Mal qui le frappe. Et donc qu’il peut faire appel à la miséricorde : « Souviens-toi de moi… »
Dieu règne en exerçant la miséricorde envers ceux qui sont captifs du mal. À condition qu’ils se reconnaissent captifs. La royauté du Christ n’est pas une royauté de puissance, mais une royauté de service : il prend en lui le mal (jusqu’à en mourir en croix) pour nous en libérer par pure miséricorde…
Savons-nous y faire appel, donc accepter que le Christ règne dans nos vies de cette manière-là ?
Homélie de la fête du Christ-Roi en l’église de la Chapelle Saint Aubin (72)