Écouter l’homélie du dimanche 10 juin 2018, 10° dimanche dans l’année B, profession de foi des enfants de la paroisse Saint Aubin (72).
Paroles du pape François avant l’angélus
Chers frères et sœurs, bonjour!
L’Évangile de ce dimanche (Mc 3, 20-35) nous montre deux types d’incompréhensions auxquelles Jésus a dû faire face: celle des scribes et celle des membres de sa propre famille.
Première incompréhension. Les scribes étaient des hommes instruits dans les Saintes Écritures et chargés de les expliquer au peuple. Certains d’entre eux sont envoyés de Jérusalem en Galilée, où la renommée de Jésus commençait à se répandre, pour le discréditer aux yeux du peuple: pour faire les colporteurs de ragots, discréditer l’autre, lui enlever son autorité, cette vilaine chose. Et ils ont été envoyés pour faire cela. Et ces scribes arrivent avec accusation précise et terrible – ceux-ci ne ménagent pas les moyens, ils visent au centre et ils disent ceci: « Il est possédé par Belzébuth celui-là et il chasse les démons par le chef des démons » (v 22.). Autrement dit : le chef des démons est celui qui le pousse; ce qui revient à dire plus ou moins: « c’est un possédé ».
En fait, Jésus guérissait beaucoup de malades, et ils veulent faire croire qu’il le faisait non par l’Esprit de Dieu – comme Jésus le faisait – mais par celui du malin, par la force du diable. Jésus réagit par des paroles fortes et claires, il ne tolère pas cela, parce que ces scribes, peut-être sans s’en rendre compte, tombaient dans le péché le plus grave: nier et blasphémer l’Amour de Dieu qui est présent et agit en Jésus. C’est le blasphème et le péché contre le Saint-Esprit, c’est le seul péché impardonnable – c’est ce que dit Jésus – parce qu’il part d’une fermeture du cœur à la miséricorde de Dieu agissant en Jésus.
Mais cet épisode contient un avertissement qui nous sert à tous. En effet, il peut arriver qu’une forte envie du fait de la bonté et des bonnes œuvres d’une personne puisse conduire à l’accuser faussement. Il y a ici un véritable poison mortel: la malice avec laquelle, de façon préméditée, on veut détruire la bonne réputation de l’autre. Que Dieu nous libère de cette terrible tentation! Et si, en examinant notre conscience, nous nous rendons compte que cette mauvaise herbe est en train de germer en nous, allons tout de suite le confesser dans le sacrement de pénitence, avant qu’elle ne se développe et produise ses effets néfastes, qui sont incurables. Soyez attentifs parce que cette attitude détruit les familles, les amitiés, les communautés et même la société.
L’Évangile d’aujourd’hui nous parle aussi d’une autre incompréhension, très différente, à l’égard de Jésus: celle de sa famille. Ils étaient inquiets parce que sa nouvelle vie itinérante leur semblait une folie (cf. v. 21). En fait, il se montrait si disponible pour les gens, surtout les malades et les pécheurs, qu’il n’avait même plus le temps de manger. Jésus était ainsi: les gens d’abord, servir les gens, aider les gens, enseigner les gens, guérir les gens. Il était pour les gens. Il n’avait même pas le temps de manger. Par conséquent, sa famille, décide de le ramener à Nazareth, à la maison. Ils arrivent à l’endroit où Jésus prêche et ils le font appeler. On lui dit: « Voici, ta mère, tes frères et tes sœurs qui se tiennent dehors et te cherchent » (v. 32). Il répond: « Qui est ma mère et qui sont mes frères? », et regardant les gens qui étaient autour de lui pour l’écouter, il ajoute: « Voici ma mère et mes frères! Parce que celui qui fait la volonté de Dieu, il est pour moi un frère, une soeur et une mère » (vv. 33-34). Jésus a formé une nouvelle famille, basée non plus sur des liens naturels, mais sur la foi en lui, sur son amour qui nous accueille et nous unit entre nous, dans l’Esprit Saint. Tous ceux qui accueillent la parole de Jésus sont enfants de Dieu et frères entre eux. Accueillir la parole de Jésus fait de nous des frères, fait de nous la famille de Jésus. Mal parler des autres, détruire la réputation des autres, fait de nous la famille du diable.
La réponse de Jésus n’est pas un manque de respect pour sa mère et pour sa famille. Au contraire, pour Marie, c’est la reconnaissance la plus grande, parce qu’elle est justement la disciple parfaite qui a obéi en toute à la volonté de Dieu. Que la Vierge Mère nous aide à vivre toujours en communion avec Jésus, en reconnaissant le travail du Saint-Esprit qui agit en Lui et dans l’Église, et régénère le monde pour une vie nouvelle.
© Traduction de ZENIT, Anita Bourdin