L’Ascension de Jésus

Sa présence

« Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Jésus, qui a été enlevé du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. » Telles sont les paroles des anges au début du livre des Actes écrit aussi par Luc. L’Ascension n’est pas la disparition de Jésus, mais une façon de voiler sa présence au cœur de l’Église. Nous ne vivons pas dans le souvenir d’un disparu, mais dans l’attente de la venue glorieuse d’un vivant.

« Il ne s’agit pas d’une séparation, parce qu’Il reste à jamais avec nous, sous une forme nouvelle. Jésus demeure présent et agissant dans les événements de l’histoire humaine, avec la puissance et les dons de son Esprit. Il est auprès de chacun de nous, même si nous ne le voyons pas de nos yeux, il est là ! Il nous accompagne, il nous guide. Le Seigneur est avec nous : croyez-vous cela ? » (d’après le pape François, Ascension 2014). C’est sans doute la raison la plus valable pour nous abstenir de toute recherche millénariste enfiévrée. Vivre dans l’abandon au Père ; vivre dans la foi en la présence de Jésus à nos côtés.

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Les mains de Jésus

« Il les emmena jusque vers Béthanie et, levant les mains, il les bénit. Tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et fut emporté au ciel. » Ce sont des mains étendues sur l’Église. Telle est la vision donnée par Luc à la fin de son évangile : Jésus lève les mains et bénit ses disciples. C’est dans cette posture qu’il est ravi à leurs regards. Ces mains étendues sur l’Église ne cessent d’appeler l’Esprit pour la mission.

En même temps, ce sont des mains qui portent des plaies. « Son Corps est très beau, sans les bleus sans les blessures de la flagellation. Mais, il a conservé ses plaies. Et quand il va au Père, il lui dit au : « Voilà, Père, le prix du pardon que tu donnes ». Et quand le Père voit les plaies de Jésus, il nous pardonne toujours. Pas parce que nous sommes bons, non ! Mais parce que Lui a payé pour nous ! En regardant les plaies de Jésus, le Père devient plus miséricordieux… plus grand. N’ayez pas peur de demander pardon ! Il pardonne toujours ! N’ayez pas peur ! Parce qu’il regarde les plaies de Jésus, il regarde notre péché et il le pardonne ». (d’après le pape François, Ascension 2014)

L’intercession de Jésus

« Pendant l’Ascension, Jésus accomplit le geste sacerdotal de la bénédiction et les disciples expriment certainement leur foi en se prosternant, en s’agenouillant, la tête inclinée. Jésus est le prêtre unique et éternel qui, par sa passion, a traversé la mort et le sépulcre, et est ressuscité et monté au ciel ; il est auprès du Père, où il intercède pour toujours en notre faveur. « Il est entré dans le ciel même, afin de se tenir maintenant pour nous devant la face de Dieu » (He 9, 25). « Nous avons comme avocat auprès du Père Jésus Christ, le Juste » (1 Jn 2,1). Nous le répétons dans la prière pénitentielle qui ouvre nos eucharisties : « Seigneur Jésus, élevé dans la gloire du Père, où tu intercèdes pour nous… » Nous avons un avocat qui nous défend toujours, qui nous défend des pièges du diable, nous défend de nous-mêmes, de nos péchés ! N’ayons pas peur d’aller à lui pour lui demander pardon, lui demander sa bénédiction, sa miséricorde !

L’ascension de Jésus au ciel nous fait alors connaître cette réalité, si consolante pour notre route : dans le Christ, vrai Dieu et vrai homme, notre humanité a été portée auprès de Dieu ; il nous a ouvert le passage ; c’est comme un premier de cordée lorsqu’on escalade une montagne, qui a atteint la cime et qui nous amène à Dieu en nous attirant à lui ». (d’après le pape François, Catéchèse du 17 avril 2013).

La joie durable des disciples

« Pour eux, s’étant prosternés devant lui, ils retournèrent à Jérusalem en grande joie, et ils étaient constamment dans le Temple à bénir Dieu » (24,53). « Luc nous dit que les disciples étaient pleins de joie après que le Seigneur s’était définitivement séparé d’eux. Nous nous attendrions au contraire. Nous attendrions qu’ils soient demeurés déconcertés et tristes. Le monde n’était pas changé, Jésus s’était définitivement éloigné d’eux. Mais les disciples ne se sentent pas abandonnés ; ils ne retiennent pas que Jésus se soit comme évanoui dans un ciel inaccessible et loin d’eux.

Évidemment ils sont certains d’une présence nouvelle de Jésus. Justement, ils sont sûrs que le Ressuscité est maintenant présent au milieu d’eux d’une manière nouvelle et puissante. Ils savent que « la droite de Dieu », où il est maintenant « élevé », implique un nouveau mode de sa présence, qu’on ne peut plus perdre – le mode par lequel seul Dieu peut nous être proche. L’« ascension » n’est pas un départ dans une région lointaine du cosmos, mais elle est la proximité permanente dont les disciples font si fortement l’expérience qu’ils en tirent une joie durable ». (d’après Benoît XVI, Jésus de Nazareth, vol. 2, p. 317).