Écouter l’homélie du dimanche 2 septembre 2018, 22° dans l’année B, à la paroisse Saint Aubin (72).
Paroles du pape François avant l’angélus
Chers frères et soeurs, bonjour!
Ce dimanche, nous reprenons la lecture de l’évangile de Marc. Dans le passage d’aujourd’hui (cf. Mc 7,1-8.14-15.21-23), Jésus aborde un thème important pour les croyants: l’authenticité de notre obéissance à la Parole de Dieu, contre toute contamination mondaine ou tout formalisme légaliste. Le récit s’ouvre sur l’objection que les scribes et les pharisiens adressent à Jésus, en accusant ses disciples de ne pas suivre les préceptes rituels selon les traditions. De cette manière, ses interlocuteurs pensaient porter atteinte à la fiabilité et l’autorité de Jésus en tant que Maître parce qu’ils disaient : « Mais ce maître permet que ses disciples n’accomplissent pas les prescriptions de la tradition ». Mais Jésus réplique avec force et il réplique en disant: « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains » (versets 6-7). Voilà ce que dit Jésus. Des paroles claires et fortes ! Hypocrite, c’est en quelque sorte l’un des adjectifs les plus forts utilisés par Jésus dans l’Evangile et il le prononce en s’adressant à des maîtres de la religion : docteurs de la loi, scribes … « Hypocrite » dit Jésus.
En fait, Jésus veut secouer les scribes et les pharisiens [pour les libérer] de l’erreur dans laquelle ils sont tombés. Et quelle est cette erreur ? Celle de renverser la volonté de Dieu en négligeant ses commandements pour observer des traditions humaines. La réaction de Jésus est sévère car l’enjeu est majeur: c’est la vérité de la relation entre l’homme et Dieu, l’authenticité de la vie religieuse. L’hypocrite est un menteur, il n’est pas authentique.
Aujourd’hui encore, le Seigneur nous invite à fuir ce danger de donner plus d’importance à la forme qu’à la substance. Il nous appelle à reconnaître, encore et encore, quel est le véritable centre de l’expérience de foi, c’est-à-dire l’amour de Dieu et l’amour du prochain, en le purifiant de l’hypocrisie du légalisme et du ritualisme.
Le message de l’Evangile d’aujourd’hui est également renforcé par la voix de l’apôtre Jacques, qui est nous dit en quelques mots ce que doit être la vraie religion: « Rendre visite aux orphelins et aux veuves dans la souffrance et ne pas être contaminés par ce monde » (v. 27).
« Visiter des orphelins et des veuves » signifie pratiquer la charité envers le prochain, à commencer par les personnes les plus nécessiteuses, les plus fragiles, les plus marginales. Ce sont les personnes dont Dieu prend un soin particulier et il nous demande de faire de même.
« Ne pas se laisser pas contaminer par ce monde » ne signifie pas s’isoler ni se fermer à la réalité. Non. Ici aussi, cela ne devrait pas être une attitude extérieure mais intérieure: cela signifie être vigilant pour que notre façon de penser et d’agir ne soit pas polluée par la mentalité mondaine, c’est-à-dire par la vanité, l’avarice, l’orgueil. En réalité un homme ou une femme qui vit dans la vanité, dans l’avarice et dans l’orgueil et qui en même temps croit et se présente comme religieux et en arrive même à condamner les autres, est un hypocrite.
Faisons un examen de conscience pour voir comment nous accueillons la Parole de Dieu, le dimanche nous l’écoutons à la messe. Si nous l’écoutons de manière distraite ou superficielle, elle ne nous aidera pas beaucoup. Nous devons au contraire accueillir la Parole avec un esprit et un cœur ouverts, comme un bon terrain, pour qu’elle soit assimilée et porte du fruit dans la vie concrète. Ainsi, la Parole elle-même purifie notre cœur et nos actions et notre relation avec Dieu et avec les autres est libérée de l’hypocrisie.
Que l’exemple et l’intercession de la Vierge Marie nous aident à toujours honorer le Seigneur par notre cœur, en témoignant de notre amour pour lui dans nos choix concrets pour le bien de nos frères.