Le dimanche 1er octobre, je me trouvais à Lisieux, participant à l’animation d’un pèlerinage de mon diocèse, pour la fête de Thérèse de l’Enfant-Jésus, à l’occasion du 150° anniversaire de sa naissance. L’occasion de revisiter sa vie, son message, sa famille…
J’ai aussi découvert que Zélie Martin, la mère de Thérèse, avait une sœur, Marie-Louise, qui était devenue Visitandine au Mans, en 1858, en déclarant : « Je viens ici pour être une Sainte ! »
Les restes funéraires de Marie-Louise, devenue Sr Marie-Dosithée, sont donc enterrés avec ceux des 109 autres religieuses visitandines dans le parc de la Maison Diocésaine St Julien, situé à côté de l’endroit du couvent de la Visitation.
Figurez-vous que la jeune Thérèse est venue au Mans avec sa mère, en 1875. Elle avait 2 ans et 3 mois. Elle écrit : « Je me rappelle du voyage que j’ai fait au Mans, c’était la première fois que j’allais en chemin de fer. Quelle joie de me voir en voyage seule avec Maman !… ». Belle mémoire ! Thérèse était précoce en tout, y compris dans son parcours de sainteté qu’elle a achevé à 24 ans en 1897.
Savez-vous qu’il y a une grande disparité dans la durée de vie des enfants Martin ? Si Thérèse meurt à 24 ans de tuberculose, Marie vit 80 ans, Léonie 78 ans. Enfin Pauline et Céline (morte en 1959) ont vécu 90 ans chacune.
90 ans ! Je lisais récemment le témoignage d’un homme dont la mère de 90 ans, tétraplégique, depuis deux ans, estimait que cette situation avait assez duré. Elle ne trouve aucun intérêt à continuer de vivre dans ce corps qui ne lui répond plus et considère que sa vie est finie et qu’elle coûte beaucoup trop cher à la collectivité.
C’est peut-être le moment de nous rappeler la très belle parole de Thérèse : « Je ne meurs pas, j’entre dans la vie ». Mais il faut savoir que les derniers temps de sa vie ont été marqués par une nuit intérieure très profonde. Elle dit quelques semaines avant de mourir, alors qu’elle connaît la souffrance : « Si je n’avais pas eu la foi, je me serais donné la mort sans hésiter. » Thérèse a donc connu le doute de la foi et la tentation du suicide, de « fermer elle-même son livre ». On devine alors ce grand acte de foi qui s’exprime dans sa parole volontaire : « Je ne meurs pas, j’entre dans la vie ». Et encore :« Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre ». Une belle leçon d’eu-thanasie, de « bien mourir » !