Loi sur la fin de vie : la pression s’accentue

Avec Véronique Le Febvre des Noëttes, médecin spécialisé en psychiatrie du sujet âgé, docteur en philosophie pratique, codirectrice du département de recherche éthique biomédicale du Collège des Bernardins.

Les faits : La pression s’accentue : une centaine de personnalités, artistes, intellectuels, femmes ou hommes politiques, ont signé un manifeste pour appeler le président Emmanuel Macron à faire évoluer la loi sur la fin de vie, dans une tribune publiée dans L’Obs mercredi dernier. Ils estiment que « la loi française, qui interdit l’aide active à mourir, est injuste ». Le chef de l’Etat a mis en place une convention consultative de citoyens tirés au sort dont les quelque 180 membres, largement orientés dans leur action, se sont prononcés très majoritairement en faveur d’une évolution de la loi. Emmanuel Macron doit les recevoir après la fin de leurs travaux prévue le 2 avril. Il posera ensuite « les bases d’un calendrier« .

Du côté des soignants, on s’insurge contre l’absence d’une prise en considération concrète des choses, au profit d’une vision pseudo-philosophique qui est celle du bien portant ayant peur de la mort et de la souffrance. Alors que, sur le terrain, des personnes se dévouent chaque jour pour que la vie des plus fragiles gardent tout leur sens, sachant que quand une relation s’établit, les patients ne demandent plus qu’on les aide à mourir mais à vivre.