Par le baptême, sortir de l’ignorance de Dieu

Beaucoup de gens on du mal à comprendre comment un enfant, quand il naît, est marqué par le péché originel : il est mignon à croquer, et n’a rien fait de mal…

Le péché originel

Le récit du livre de la Genèse, dans la Bible, nous apprend qu’Adam et Ève sont créés dans un état d’amitié avec Dieu. Mais sur la suggestion du Tentateur, ils se sont détournés de lui, de la vérité de sa parole, pour s’approprier le bien et le mal, et ainsi ne plus dépendre de Dieu. C’est ce qu’on a appelé le « péché originel », un péché d’orgueil qui sépare de Dieu ; ADAM ET ÈVE l’ont vécu en tant que responsables de l’humanité entière ; nous en sommes donc chacun affectés dès notre venue au monde, parce que nous sommes issus de cette souche d’humanité malade.

Lorsqu’un enfant vient à la vie, il n’a encore rien fait de mal ; il est « mignon comme tout ». Il n’a pas péché personnellement. Mais il demeure dans un état d’ignorance de Dieu. Il ne connaît pas son Créateur, il est membre d’une humanité qui s’est séparée de Dieu, et donc qui est pécheresse. Le « péché », pour employer une image, c’est de manquer sa cible, un peu comme une flèche qui passe à côté. L’être humain et créé par Dieu et pour l’adorer, l’aimer, et en recevoir la vie éternelle : c’est son cœur de cible.

L’enfant qui naît n’a encore commis aucun mal moral : ne confondons pas péché et mal moral. Mais il est pécheur, en ce sens qu’irrémédiablement, si l’on ne fait rien, il va rater sa cible : son horizon va se limiter à ce monde terrestre, au lieu de s’ouvrir à l’amitié de Dieu permettant de vivre éternellement. En effet, l’être humain marqué par le péché originel naît, vit et meurt sans Dieu. Il suffit de regarder autour de nous pour nous en convaincre. Et de plus, avec cette vision rétrécie des choses, sur le plan moral, il va finir par appeler bien ce qui est mal et mal ce qui est bien. Là encore, tout est sous nos yeux.

Le sacrement de baptême

Le sacrement du baptême voulu par Jésus vient guérir ce qui est brisé dans la relation à Dieu. Il vient équiper notre âme d’un organisme spirituel divin, composé notamment des vertus de foi, d’espérance et d’amour, pour croire en Dieu, l’aimer, espérer en lui. Jésus nous libère de cette séparation originelle de Dieu, en nous donnant les outils pour refaire la communion d’amour avec le Créateur. Et donc aussi pour sortir de l’orgueil, vivre dans l’obéissance en acceptant d’appeler bien et mal ce que Dieu a défini comme tel. Par le baptême, nous sommes greffés sur une souche d’humanité nouvelle : celle de JÉSUS ET MARIE.

Le sacrement du baptême nous dote d’un équipement spirituel nouveau ; cependant, le résultat n’est pas un « branchement » automatique sur Dieu. Il faut que le baptisé, dans sa liberté, prenne en mains ces outils spirituels et les utilise. Il faut qu’il s’en serve. Si une personne reçoit en cadeau un vélo, elle peut apprendre à l’utiliser et rouler avec ; mais elle peut aussi le laisser au garage sans apprendre à s’en servir.

Il faut donc que l’enfant apprenne à croire en Dieu, à l’aimer, à espérer en lui. Par la prière, par l’accueil en lui de la vie de Jésus ressuscité, l’Esprit Saint. Cela, ce n’est pas le monde qui le donne, c’est la communauté de l’Église, et donc aussi les parents baptisés, quand ils transmettent volontairement foi, espérance, charité à leur enfant : en priant avec lui, en lisant la parole de Dieu avec lui, en s’approchant des sacrements avec lui…

***

Petit rappel contemporain. En 1917, au moment où le communisme naît en Russie et va répandre sur une partie du monde un athéisme intégral programmé, la Vierge Marie apparaît à trois enfants, à Fatima, au Portugal. Un an avant, en 1916, pour les préparer, c’est un ange qui leur apparaît et leur enseigne cette prière : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère, et je vous aime. Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas, et qui ne vous aiment pas. » Et il ajoute : « Priez ainsi, les cœurs de Jésus et de Marie sont attentifs à la voix de vos supplications. » Belle prière, qui met en œuvre la grâce du baptême, et répare l’offense faite au Créateur par notre athéisme, par l’incrédulité massive de nos sociétés sécularisées.

Dominique Auzenet +, mars 2014.