La liturgie de ce dimanche nous donne à contempler la prière des apôtres après l’Ascension, dans l’attente de la venue de l’Esprit. Mais aussi la prière de Jésus : il est venu nous chercher, et maintenant, il ouvre le passage, il nous confie au Père et à l’Esprit. Il leur confie la naissance de son Église, bientôt revêtue de l’Esprit.
Jésus prie pour les disciples, pour nous
Jésus prie pour ses disciples, don du Père au Fils. Ayant cru en Jésus, ils participent à l’unité d’amour qui existe entre le Père et le Fils (cf. Mt 11, 27 ; Lc 10, 22), et ils sont victorieux du monde.
La victoire du disciple de Jésus sur le monde, c’est sa foi (1 Jn 5, 4) qui le rend participant de la victoire de Jésus sur le monde (16, 33). Et paradoxalement, elle se réalise par la croix et le martyre. Le monde, pour être sauvé, doit accepter d’avoir besoin de la lumière et de la vie qu’apporte Jésus le Révélateur, de son intercession auprès du Père.
Il nous faut sans cesse attendre ce que le Père a promis
Avant de partir en mission, les Apôtres doivent attendre la venue de l’Esprit Saint. « Il n’y aura jamais d’évangélisation possible sans l’action de l’Esprit Saint… On peut dire que l’Esprit Saint est l’agent principal de l’évangélisation » (Paul VI, E.N. n° 75).
Les Apôtres prient d’un seul cœur. Pendant dix jours, les voici assidus et fidèles à la prière pour attendre l’Esprit Saint. « Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec ses frères ». Marie,comblée de l’Esprit, nous apprend à l’accueillir.
Aussi, dans ces jours situés entre l’Ascension de Jésus et la fête de la Pentecôte, nous pouvons appeler sur nous-mêmes et nos communautés le don de l’Esprit Saint dont nous avons tant besoin pour évangéliser.
Avec l’Esprit, Jésus nous envoie manifester le Nom du Père
Jésus, au début de son ministère, a appelé à ses côtés les hommes que le Père lui a donnés, en les choisissant du milieu du monde. Il les conduit graduellement des ténèbres à sa lumière, pour faire d’eux ses « amis » par une profonde expérience personnelle et une intime familiarité (cf. 1, 35-51 ; 8, 12 ; 9, 5 ; 15, 15). C’est pourquoi il peut dire : « J’ai manifesté ton Nom aux hommes que tu m’as donnés du milieu du monde » (v. 6).
En Ex 3, 13-14, Yahvé donne à Moïse son Nom, pour une première Alliance. Jésus la confirme et l’accomplit en nous donnant ce nom « de famille » que le Père a désormais pour nous comme pour lui : « Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jn 20, 17). À nous de le partager.
Avec l’Esprit, Jésus nous envoie proposer le don de la vie éternelle
La vie éternelle consiste en cela : « te connaître, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (v. 3). Ce verset cherche à éclairer ce qu’est la vie éternelle : connaître l’unique vrai Dieu et celui qu’il a envoyé aux hommes, le Fils.
Il s’agit de la vie qui s’acquiert dans la foi. Seul celui qui a la foi a la vie de Dieu. La vie éternelle est donc participation à la vie intime du Père et du Fils, c’est participer par sa vie à l’amour crucifié.