Grandeur et misère de l’homme forment le paradoxe qui se trouve au cœur de la réflexion et du message de Blaise Pascal, né il y a quatre siècles, le 19 juin 1623, à Clermont, dans le centre de la France. Dès l’enfance et tout au long de sa vie, il a cherché la vérité. Avec la raison, il en a tracé les signes, notamment dans les domaines des mathématiques, de la géométrie, de la physique et de la philosophie. Très tôt, il a fait des découvertes extraordinaires, au point d’atteindre une renommée considérable. Mais il ne s’est pas arrêté là. Dans un siècle de grands progrès en de nombreux domaines scientifiques, accompagnés d’un esprit de scepticisme philosophique et religieux croissant, Blaise Pascal s’est montré un infatigable chercheur de vérité qui, en tant que tel, reste toujours “inquiet”, attiré par de nouveaux et futurs horizons.
Cette raison, si pointue et en même temps si ouverte en lui, n’a jamais fait taire la question ancienne et toujours nouvelle qui résonne dans l’âme humaine : « Qu’est-ce que l’homme pour que tu te souviennes de lui, le fils de l’homme pour que tu prennes soin de lui ? » ( Ps 8, 5). Cette question est gravée dans le cœur de tout être humain, de tout temps et en tout lieu, de toute civilisation et de toute langue, de toute religion. « Qu’est-ce que l’homme dans la nature ? – se demande Pascal -. Un néant à l’égard de l’infini, un tout à l’égard du néant ». [1] Et en même temps, la question est là, dans ce psaume, au cœur de cette histoire d’amour entre Dieu et son peuple, histoire accomplie dans la chair du « Fils de l’homme » Jésus-Christ, que le Père a livré jusqu’à l’abandon pour le couronner de gloire et d’honneur au-dessus de toute créature (v. 6). À cette interrogation, formulée dans un langage si différent du langage mathématique et géométrique, Pascal ne s’est jamais fermé.