Les Journées mondiales de la jeunesse, dont la 17e édition se tiendra cet été à Lisbonne, au Portugal, ont été lancées par le pape Jean-Paul II dès le début de son pontificat. Depuis 1984, tous les deux ou trois ans, de jeunes catholiques se rassemblent pour plusieurs jours de rencontres et de prières.
Sur le site de La Croix, article de Vinciane Joly.
« Je veux m’adresser aux jeunes, vous êtes l’avenir du monde, l’espérance de l’Église, vous êtes mon espérance », lançait Jean-Paul II en 1978, depuis le balcon de la place Saint-Pierre, à l’occasion de son premier angélus. Le nouveau pape, ancien professeur et aumônier d’étudiants à Cracovie, veut remettre la jeunesse au cœur de l’Église. Cette priorité va le conduire à la création des Journées mondiales de la jeunesse dont la 17e édition se tiendra cet été à Lisbonne, au Portugal.
La genèse lors des journées des Rameaux
En 1984, proclamée année sainte sur le thème de la rédemption, Jean-Paul II convie la jeunesse à se rassembler à Rome pour un jubilé international. Le dimanche des Rameaux, 250 000 jeunes, issus de nombreux pays, répondent à son appel. Le pape leur confie la croix de l’Année sainte, devenue depuis le symbole des Journées mondiales de la jeunesse, voyageant au gré des pays où elles sont organisées.
En 1985, déclarée « Année internationale de la jeunesse » par les Nations unies, 450 000 jeunes se rassemblent à Rome, encore le jour des Rameaux. L’année suivante, ces rencontres sont pérennisées sous le nom de « Journées mondiales de la jeunesse ». Le pape choisit le thème de l’espérance et lit une lettre intitulée « Soyez toujours prêts à témoigner de l’espérance qui est en vous ». Il annonce que le rassemblement suivant se tiendra à Buenos Aires en 1987. Un choix symbolique pour l’ancien archevêque de Cracovie, résistant au communisme en Pologne, qui met à l’honneur l’Argentine qui sort tout juste de sept années d’une dictature militaire.
Des Journées de la jeunesse à caractère international
Les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) sont nées. Tous les deux à trois ans, elles prennent la forme d’un grand rassemblement de jeunes du monde entier dans un pays différent, avec une messe finale célébrée par le pape. À chaque fois, le thème est tiré d’un verset du Nouveau Testament. Les modalités de ces rencontres évoluent avec le temps.
Dès 1989, à Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne, trois jours de catéchèse sont ajoutés avant la célébration finale qui a lieu, non le jour des Rameaux, mais au cœur de l’été. En 1991, le pape convoque les JMJ dans son pays natal, dans le sanctuaire marial de Czestochowa. C’est la première fois que des jeunes des pays à l’est du rideau de fer peuvent participer à ces journées.
En 1993, à Denver, les jeunes participent au chemin de croix, qui deviendra une étape incontournable des JMJ. C’est aussi la première fois que cet événement prend une portée missionnaire dans un pays, les États-Unis, qui n’est pas à majorité catholique. Le rassemblement prend encore davantage d’ampleur lors de l’édition de 1995 à Manille aux Philippines où cinq millions de participants y assistent.
À partir de l’édition 1997, à Paris, les trois jours de rassemblement sont précédés de journées diocésaines. Ainsi, les jeunes sont accueillis pendant une semaine dans les différents diocèses du pays. En outre, un festival de la jeunesse de trois jours précède l’accueil du pape. Le pape Jean-Paul II préside encore les JMJ de Rome en 2000 et de Toronto en 2002.
Une continuité après Jean-Paul II
Après le décès du pape Jean-Paul II, son successeur, Benoît XVI reprend le flambeau. Il assiste aux JMJ de Cologne en 2005, de Sydney en 2008 et de Madrid en 2011. Le pape Benoît XVI a apporté sa touche à ces journées. Il a notamment introduit dès 2005 une veillée d’adoration, la veille de la messe finale et a proposé en 2011 des confessions pour certaines jeunes.
D’après le vaticaniste Sandro Magister, Benoît XVI a introduit des temps de silence au milieu de l’atmosphère de fête. « Un silence prolongé, très intense, saisit, aux moments clés, la marée de jeunes gens qui, un instant plus tôt, explosait de joie dans une atmosphère de fête », note-t-il dans un article de La Chiesa en août 2011.
Les JMJ se poursuivent sous le pontificat de François. Il préside en 2013 sa première édition de ces journées, à Rio de Janeiro, au Brésil. En 2016, les JMJ se tiennent à Cracovie, en Pologne, terre du pape Jean-Paul II, nommé saint patron de ces journées. Après l’édition de janvier 2019 à Panama et une longue pause due au Covid, la 17e édition des Journées mondiales se tiendra à Lisbonne au Portugal en août 2023.