Son illustre flèche, sertie d’une couronne dorée surmontée d’une croix, renaît sous les yeux des Parisiens en ce mois de décembre. 96 mètres, identique à l’œuvre de Viollet-le-Duc. Cœur battant de l’île de la Cité, le chantier de la cathédrale Notre-Dame de Paris avance selon les rythmes prévus afin que dans un an, dimanche 8 décembre 2024, solennité de l’Immaculée Conception, la réouverture fonctionnelle à la liturgie et à la visite ait lieu.
Entretien réalisé par Delphine Allaire – Cité du Vatican
«Vaste symphonie en pierre», «produit prodigieux de la cotisation de toutes les forces d’une époque, où sur chaque pierre on voit saillir en cent façons la fantaisie de l’ouvrier disciplinée par le génie de l’artiste». Du génie architectural de la Reine mère des cathédrales, Victor Hugo et son chef d’œuvre éponyme en parle le mieux.L’édifice gothique n’avait jamais été fermé au culte catholique par le passé, hormis durant la Terreur. Voilà quatre ans et demi qu’il l’est, des suites du premier incendie de ses huit siècles et demi d’histoire. Partiellement réduite en cendres à l’orée de la Semaine sainte, le 15 avril 2019, la cathédrale rouvrira ses portes dans un an, après cinq ans de restauration et de reconstruction bien particulières.
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Un chantier similaire à ceux des cathédrales françaises après les grands incendies du XIXᵉ, comme à Rouen ou à Chartres, qui présente cette fois la spécificité d’une reconstruction à l’identique. Au moyen même de techniques de pose médiévales pour la charpente notamment, il mobilise un millier d’artisans en France, et recourt à l’excellence européenne, dont deux architectes italiens et certains ateliers allemands.
Mathieu Lours, historien de l’architecture religieuse, nous dessine les contours de cette renaissance. Il est l’auteur du beau-livre La Grâce des Cathédrales – Une esthétique du sacré, éditions Place des Victoires, 318 p.