Rempli par l’Esprit, Jésus est « jeté » au désert pour y être tenté par Satan pendant quarante jours. Jésus marche vers les épreuves ; nouvel Adam, il en sortira victorieux (Lc 4, 1-13).
Au désert. Sauve-toi toi-même, donne-toi à manger !
« Par un prodige, transforme cette pierre en pain ! » Autrement dit : en ta situation de détresse — il y a quarante jours que tu ne manges rien -, sauve-toi toi-même, donne-toi à manger ! Céder à la suggestion de Satan serait donc s’affirmer comme un être qui prétend n’exister que par lui-même.
Le récit de la première tentation met bien en lumière la façon dont le Fils de Dieu, en qui habite l’Esprit, accomplira la mission reçue du Père : en réalisant la vocation première d’Adam. En Jésus, Dieu reçoit l’obéissance aimante qu’il attend de l’humanité.
Plus haut. Pactise avec moi pour dominer la terre !
Le diable a la main sur tous les royaumes que Jésus aperçoit en un éclair. L’offre de Satan à Jésus est donc la suivante : pactise avec moi, et tu pourras réaliser ta mission de Roi Messie en dominant la terre.
Se réaliser soi-même grâce au pouvoir et à la domination, telle était bien aussi l’offre du serpent à Adam et Ève. Jésus marche sur un autre chemin : « Je suis au milieu de vous à la place de celui qui sert. » (Lire tout le passage Lc 22, 24-27.)
Au sommet du Temple.Fais appel à ton Père pour réaliser le salut des nations !
Placer Jésus au sommet du Temple, c’est le situer près du Père, ce Père qui vient de lui confier une mission.
La provocation de Satan est donc claire : « Puisque tu viens de refuser mon aide (deuxième tentation), fais appel à ton Père pour réaliser le salut des nations. Je te conduis chez lui pour qu’il t’apporte son secours. » Le motif n’est plus ici l’usage de la puissance politique pour faire advenir le Règne de Dieu, mais l’utilisation des mobiles religieux : contraindre Dieu à agir, mettre Dieu au service de la cause personnelle de Jésus.
Pas de Dieu magique, mais des choix libres
Jésus refuse de s’engager dans ces chemins : il y retrouverait les traces d’Adam et celles de l’humanité pécheresse. En revanche, « de condition divine, il n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu, mais il s’est dépouillé, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes » (Ph 2, 6-7). Toute la vie de Jésus est une réponse constante aux trois tentations. Il est, lui-même, la réponse en personne, il est l’explication du premier commandement. Pour le chrétien, l’observance du premier commandement c’est être disciple de Jésus, l’imiter dans sa vie.
– > Pour approfondir : https://petiteecolebiblique.fr/61-choix-et-tentations-de-jesus-au-desert/