Vicaire général de Saint-Denis de La Réunion, le père Pascal Chane-Teng a été nommé évêque du diocèse par le pape François, mercredi 19 juillet. Sur l’île marquée par le pluralisme religieux, il prend la suite de Mgr Gilbert Aubry, 81 ans, à la tête de l’Église réunionnaise depuis 1975.
Un nouvel évêque pour « l’île intense ». Le pape François a nommé mercredi 19 juillet le père Pascal Chane-Teng, 52 ans, vicaire général du diocèse de Saint-Denis de La Réunion, à la tête de l’Église réunionnaise. Il succède ainsi à Mgr Gilbert Aubry, évêque du diocèse depuis 1975, âgé de 81 ans. Ce dernier, qui s’est notamment distingué par ses écrits poétiques sur l’île, avait présenté sa démission à Rome en 2017. Il aura fallu six années pour que celle-ci soit acceptée et que son successeur soit désigné.
Né en 1971, le père Pascal Chane-Teng est issu de la communauté chinoise arrivée sur l’île au gré des migrations, qui s’est massivement convertie au catholicisme, notamment dans la seconde moitié du XXe siècle. Après des études de droit et d’histoire en métropole, il entre au séminaire en 1997. Il effectuera son second cycle à Bayonne puis exerce son ministère diaconal à Biarritz avant d’être ordonné dans son diocèse d’origine en 2004.
Le modèle réunionnais du « vivre-ensemble »
En 2008 il part étudier à Rome durant quatre années. Il obtient un diplôme universitaire auprès de l’Université grégorienne puis un diplôme en missiologie à l’Université pontificale urbanienne. À son retour, il est nommé curé de paroisse à Saint-Denis, puis à Notre-Dame de l’Assomption de Sainte-Marie, dans le nord de l’île, en 2017. Il exerce également les fonctions de vicaire général depuis 2018.
Au sein du diocèse, le père Chane-Teng est chargé de la coordination des messes pour le Nouvel An chinois, un événement important à La Réunion, et pour les ancêtres d’origine chinoise. Produit de la diversité de population réunionnaise, il est notamment membre du Groupe de dialogue interreligieux (GDIR), un organe institutionnel important qui soutient le modèle réunionnais du « vivre-ensemble » tant religieux que culturel et qui œuvre au maintien de la bonne cohabitation entre les différentes composantes de l’île.
Cette diversité religieuse de longue date provient des différentes vagues migratoires qui ont peuplé l’île depuis près de quatre siècles : indiennes, chinoises, africaines, européennes, etc. Si La Réunion est majoritairement catholique (huit croyants sur dix), c’est dans la ville de Saint-Denis qu’a été construite la première mosquée de France, en 1905.
Sur ce territoire où 80 % des quelque 850 000 Réunionnais se revendiquent d’une ou parfois plusieurs croyances (près d’un croyant sur dix), les manifestations religieuses occupent une place plus importante qu’en métropole jusque sur la place publique où Diwali, Noël ou l’Aïd sont célébrés par les autorités locales.